Cholet : juste une bagarre entre filles

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avec Guillaume Biet et François Coulon , modifié à
Les deux jeunes filles n'ont pas été passées à tabac et il n'y a pas eu de séquestration.

L'affaire ressemblait à un cauchemar. Le Parisien.fr révélait  jeudi que deux sœurs âgées de huit et douze ans avaient été "séquestrées et tabassées" mardi soir par une bande de huit filles, en plein centre-ville de Cholet, dans le Maine-et-Loire. Le site du quotidien expliquait que la bande, menée par deux adolescentes de 16 et 17 ans, aurait traîné les deux fillettes jusqu'à un parking  souterrain du centre-ville où elles auraient subi des violences.

Un membre de la famille des victimes assurait au quotidien que la plus petite des sœurs  avait eu les yeux bandés, "pour ne pas voir mais juste entendre les cris de sa sœur". Sauf que contrairement à ces informations et s'il y a bien eu agression, il apparaît que la fillette de 12 ans n’a été ni séquestrée, ni passée à tabac.

Une bagarre sur fond de rivalité amoureuse

Selon les informations recueillies par Europe 1, il s’agirait en réalité d’une simple bagarre entre deux adolescentes, sur fond de rivalité amoureuse.  

Mardi soir en centre-ville de Cholet, les deux sœurs attendaient leur bus avec plusieurs copines. La jeune fille de 12 ans aurait alors tenu des propos désobligeants sur une autre adolescente, entrainant une altercation verbale, suivie d’insultes. C'est alors que la collégienne a effectivement été frappée à la tête et au ventre, selon elle, par deux autres jeunes filles de 15 à 16 ans, dans un parking souterrain. Six autres adolescentes auraient assisté à l'agression, sans toutefois y participer. La petite sœur de 10 ans, et non de huit, est restée à l’extérieur, à l'arrêt de bus.

Un couteau invisible

"Ma fille a été massacrée, défigurée. La leader du gang lui a marché sur le visage", affirmait pourtant jeudi la mère de la victime au micro de François Coulon, correspondant d’Europe 1. Mais, celui-ci a constaté que le visage de l’adolescente ne porte aucune trace de violence autre qu’un œil au beurre noir.

La jeune fille, ni prostrée ni en état de choc, a également déclaré au micro d’Europe 1 que sa principale agresseur, âgée de 16 ans, était armée d’un couteau qu’elle n’a cependant "pas vu", a-t-elle fini par reconnaître. De même, l’adolescente n’a pas été  capable de dire si son agression avait "duré deux heures", ou seulement "quelques minutes".

Une plainte déposée le surlendemain

De source policière, on indique que la thèse de la « simple » bagarre entre filles pour "un motif futile" semble plus proche de la réalité des faits. Une plainte a été déposée le surlendemain de cette agression. Entre temps, les mères des deux principales protagonistes se sont expliquées par téléphone. La jeune fille de 12 ans devait être examinée par un médecin vendredi matin pour évaluer ses blessures physiques. De son côté, le Courrier de l'Ouest appuyait également cette thèse vendredi.