Vers une nouvelle hausse de la redevance télé ?

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
TELE - Les budgets de l’audiovisuel vont diminuer de plus de 263 millions en trois ans. L’Etat risque de solliciter les ménages pour compenser cette baisse.

Le ministère de la Culture et de la Communication a été mis à la diète par le gouvernement. Première victime de ce régime : l’audiovisuel public, qui va voir la dotation de l’Etat passer de 292 millions à 29 millions d’euros. Un manque à gagner pour la radio et la télévision publique qui pourrait être compensé par une prochaine hausse de la redevance télévisuelle.

Une nouvelle hausse. La redevance télé, qui représente 3,5 milliards d’euros, constitue la principale source de recette des groupes publics. Elle pourrait augmenter de deux euros par an dès 2015. Une hausse supérieure à l’inflation sur laquelle est indexée cette taxe. Qui avait déjà été augmentée de six euros en 2013 et de deux euros en 2014, passant de 125 euros à 133 euros.

De son côté, la Société civile des auteurs multimédias (Scam), a réclamé fin 2013 une augmentation plus conséquente de la redevance : a minima de trois euros par an pendant trois ans (hors inflation). Elle argue que la redevance française est bien inférieure  à celles qui existent en Grande-Bretagne (184 euros en 2012), en Allemagne (216 euros), en Suède (229 euros) ou en Suisse (385 euros).

Toujours plus de personnes assujetties. Le gouvernement compte également sur le nombre croissant de foyers cotisants. En effet, actuellement 26 millions environ de ménages paient la redevance et ce nombre devrait augmenter d'environ 0,8% par an sous l'effet de la progression démographique et des "décohabitations" (séparations, divorces...).

Augmenter l’assiette des cotisants. Plusieurs pistes existent pour accroître les ressources de l'audiovisuel public. Aurélie Filippetti ministre de la Cultute, a proposé l’été dernier d’élargir l'assiette de la redevance à tous les foyers possesseurs d'ordinateurs. Son idée est restée sans suite pour l'instant. Autre piste pour renforcer les finances des groupes publiques d’audiovisuels : en juin 2013, Rémy Pflimlin, président de France Télévisions avait réclamé de pouvoir remettre quelques spots publicitaires après 20 heures, ce que le gouvernement avait alors refusé.

Une baisse anticipée. Aucune surprise toutefois pour les groupes France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, INA et Arte, qui savaient qu’ils feraient les frais des 50 milliards d’économie annoncés par Manuel Valls. D’autant plus que les dotations s’étaient déjà fortement réduites depuis 2012. Les crédits de l'audiovisuel public seront ainsi "stabilisés" jusqu'en 2017 à environ 3,77 milliards d'euros, a déclaré jeudi la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. "Ce qui n'exonèrera pas les sociétés de poursuivre les efforts de maîtrise de leurs coûts, comme l'ensemble du secteur public", a-t-elle prévenu.

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