Technicolor : "des gens vont être mal"

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Sophie Amsili et François Coulon , modifié à
L'usine d'Angers a été placée en liquidation judiciaire jeudi. 350 salariés sont sur le carreau.

Le couperet est tombé dans la matinée. Faute de repreneur, le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé la liquidation judiciaire sans poursuite d'activité du site Thomson Angers, filiale de Technicolor. Un coup dur pour les 350 salariés qui ont voulu y croire jusqu'au bout et qui ne cachent pas leur déception.

"Ca fait des années qu'on se bat dans cette boîte putain !" s'emporte Elisabeth, salariée du site depuis 23 ans, au micro d'Europe 1. "Les enfoirés, il n'y a même plus de mot pour décrire ces gens-là. Ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils font, franchement, il y a des gens qui vont se retrouver sur le trottoir."

"Malheureusement, il y a des gens qui vont être très très mal, qui vont avoir des idées noires", prévient de son côté Nelly, 35 ans d'ancienneté. 250 salariés s'étaient réunis devant l'usine aujourd'hui. Dans un silence de plomb, ils ont jeté leurs blouses blanches dans un feu de palettes.

Des salariés expriment leur colère au micro d'Europe 1 :

Les salariés veulent occuper le site

Spécialisée dans la fabrication de décodeurs numériques, l'usine d'Angers était la dernière en Europe du groupe français Technicolor. Le site avait déposé son bilan le 25 mai puis placé en redressement judiciaire le 1er juin.

Alors que faire maintenant ? Les salariés ont annoncé leur intention d'occuper le site, décidés à obtenir des primes supra-légales de licenciement. "On va rester dans cette usine, on ne va pas la lâcher: on a quinze jours pour mettre la pression sur Technicolor", martèle Martine Guilbert, représentante de l'intersyndicale CGT-CFDT-SUD-Unsa-CFE/CGC. L'avocat du comité d'entreprise, Me Bougnoux a, quant à lui, annoncé qu'une action judiciaire pourrait être engagée contre Technicolor pour que l'entreprise "finance un plan social."

Un espoir, cependant : deux offres de reprises, qui n'ont pas été formellement déposées, restent d'actualité. L'une d'elle permettrait de réembaucher 80 personnes pour une activité photovoltaïque, l'autre concernerait une centaine de salariés pour un atelier de cartes électroniques.