Le ton monte entre les hôtels et les sites de réservation

© MAXPPP
  • Copié
Thomas Morel avec agences , modifié à
Le principal syndicat du secteur a saisi l'Autorité de la concurrence pour faire changer les pratiques.

L'info. Les hôteliers ne veulent plus être à la merci d'Internet. Mardi matin, l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie (Umih), le principal syndicat du secteur, a annoncé avoir saisi l'autorité de la concurrence pour dénoncer les pratiques jugées illicites des agences de réservation en ligne, comme Expedia, Last Minute, HRS ou booking.com. Selon l'Umih, certaines clauses menaceraient la santé financière des hôtels français.

>> A LIRE AUSSI : Où partent les Français cet été ?

Internet, un canal indispensable… En France, selon une étude réalisée pour ITB Berlin, le plus grand salon mondial du tourisme, près de deux-tiers des réservations de voyages en France s'effectueraient par le biais d'Internet. Pour les directeurs d'hôtels, il est donc impensable de se passer de ce canal. Mais le problème, c'est que beaucoup d'agences en ligne profitent de leur position de force pour imposer des conditions très contraignantes et non-négociables.

Un hôtel de luxe.

… Mais très contraignant. Parmi ces conditions, une pose particulièrement problème : celle qui oblige les hôtels à proposer le même tarif et la même qualité de chambre à tous les canaux de distribution, aussi appelée "clause de parité tarifaire". En clair, les directeurs d'établissement sont obligés de proposer au site Internet le prix le plus bas. Ils n'ont donc plus de marge de manœuvre pour faire des promotions et le client, s'il s'est renseigné, refusera tout prix supérieur à celui vu sur Internet. Résultat, les hôteliers sont contraints de proposer un tarif unique plancher à tout le monde. "L'hôtelier n'a plus la maitrise de son offre et de sa gestion", dénonce Roland Héguy, président de l'Umih.

>> A LIRE AUSSI : Les chambres d'hôtes en ligne de mire

Des commissions en hausse. Autre problème, tandis que les sites Internet font pression pour bénéficier de chambres à des tarifs de plus en plus abordables, les commissions demandées en échange des réservations, elles, sont plutôt orientées à la hausse. Elles peuvent représenter aujourd'hui jusqu'à 25 % du prix payé par le client. "En augmentant régulièrement, elles entraînent un étrangement des hôteliers", explique encore Roland Héguy.

Selon lui, ces clauses enfreignent le droit européen, qui garantit aux hôteliers la possibilité de fixer librement leurs prix. Il espère donc que l'Autorité de la concurrence pourra faire plier les sites, et que les autres organisations professionnelles du secteur suivront le mouvement.