L'usine Fraisnor en liquidation judiciaire

Les salariés de Fraisnor après le scandale de la viande de cheval.
Les salariés de Fraisnor après le scandale de la viande de cheval. © MAXPPP
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Sophie Amsili avec agences , modifié à
La crise de la viande de cheval a mis à genoux le fabricant de lasagnes situé près d'Arras.

La décision. Redoutée, la décision du tribunal de commerce d'Arras est tombée mercredi : le fabricant de lasagnes Fraisnor a été placé en liquidation judiciaire. Situé à Feuchy, dans le Pas-de-Calais, le site compte les 110 salariés.

Des ventes affectées par le "chevalgate". L'usine Fraisnor fabriquait chaque mois 700 tonnes de lasagnes fraîches, en majorité au boeuf et au porc, vendues dans toutes les grandes et moyennes surfaces françaises, sous marque distributeur. Les ventes du fabricant, à l'instar de toute la filière des plats surgelés, se sont effondrées lorsque le scandale de la viande de cheval a éclaté en février 2013. De la viande équine avait alors été découverte dans des plats préparés étiquetés au bœuf. D'après le patron de Fraisnor Alain Leemans, la production de son usine avait chuté de 60% immédiatement après le scandale.

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Dès le 6 mars 2013, le site a été placé en redressement judiciaire avec une période d'observation de deux mois. La communauté urbaine d'Arras a alors voté le rachat des bâtiments pour 2,5 millions d'euros avec pour objectif de sauvegarder l'emploi et d'apporter de la trésorerie à l'entreprise. Mais craignant qu'il n'y ait pas de plan de continuation du site, la communauté urbaine n'a versé jusqu'à présent que 300.000 euros. Faute de trésorerie, l'usine n'est plus fournie en matières premières et sa production est à l'arrêt depuis le 2 mai, regrette la CGT dans un communiqué.

Colère des syndicats. "Le tribunal par sa décision donne raison à la mafia viande et cautionne le scandale des viandes de cheval", a déclaré Christian Delépine, représentant CGT, à la sortie du tribunal. Le syndicaliste s'en est pris à la direction "qui n'a pas fait preuve de la détermination nécessaire pour mettre en œuvre une stratégie de développement industriel" et à son "refus de recapitaliser l'entreprise". La CGT a également dénoncé le refus "obstiné" du tribunal de prolonger la période d'observation. Quant à la communauté urbaine d'Arras, elle n'a, selon le syndicat, pas tenu son engagement de racheter les bâtiments pour renflouer la trésorerie de Fraisnor.