Energie : le débat (encore) reporté

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Sophie Amsili et Carole Ferry , modifié à
Fixé au 20 novembre, le premier rendez-vous est reporté pour un problème de calendrier.

Le débat sur la transition énergétique devra attendre encore un peu. Prévue le mardi 20 novembre, la première réunion de la Commission nationale sur la transition énergétique (CNTE) est finalement annulée. Raison officielle : un problème de calendrier. Le même jour, les élus doivent en effet participer au congrès des maires de France avec François Hollande. Un couac qui reporte à une date indéterminée, peut-être de seulement deux jours, un débat qui, lui, promet d'être long.

D'abord au niveau national puis, à partir de février dans des conférences régionales, ces discussions sont destinées à répondre à une épineuse question : comment réduire la part du nucléaire de 75% à 50% d'ici 2025, comme l'a promis François Hollande pendant sa campagne ? Six collèges se pencheront sur le problème, représentant  l'Etat, des ONG, des entreprises, des syndicats, des élus locaux et des parlementaires. Au total, 80 personnes devraient siéger au sein du CNTE.

Deux pro-nucléaires dans le comité de pilotage

Seulement, le report de la première réunion n'est pas la première difficulté de ce débat qui n'a pas encore commencé. La première réunion a déjà été reportée, alors qu'elle devait initialement avoir lieu au début du mois selon Les Echos. De plus, les ONG sont vent debout contre la composition du comité de pilotage qui doit animer les débats. Parmi les six personnes choisies par le gouvernement, deux sont pro-nucléaire, reprochent les ONG : Anne Lauvergeon, ex numéro 1 d'Areva ainsi que Pascal Colombani, ex-administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique.

Le comité de pilotage comptera également l'ancien directeur de Greenpeace Bruno Rebelle, le climatologue Jean Jouzel, et la directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales Laurence Tubiana. Mais aucun expert des économies d'énergies ne sera présent, déplorent encore les ONG, et, surtout, aucun représentant de la filière des énergies renouvelables.

Des ONG se sont déjà retirées

Greenpeace a donc, la première, annoncé qu'elle se retirait de la discussion, arguant qu'elle n'avait "plus confiance dans ce débat et dans la volonté du gouvernement de réussir la transition énergétique". Quelques jours plus tard, une autre ONG, les Amis de la Terre, l'a imitée, s'interrogeant également sur la manière dont les citoyens étaient associés à ce débat.

"Si on veut un débat fécond, il ne faut plus perdre de temps et s'y mettre", souligne cependant Benoît Hartmann, président de l'association France Nature Environnement (FNE), qui se pose, elle aussi, la question de sa participation. Une chose est sûre: avec le report de son coup d'envoi, le débat de la transition énergétique n'est pas près de porter ses fruits.

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