Croissance revue à la baisse : Moscovici nuance

© REUTERS
  • Copié
A. Wemaere avec agences , modifié à
 "La France est une économie solide, forte... Donc non, pas de rectification des prévisions de croissance", a-t-il dit.

L'INFO. La France n'a pas l'intention de modifier ses prévisions de croissance, a déclaré dimanche le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, tempérant ainsi des propos publiés la veille.   "La France est une économie solide, forte, compétitive, et attractive" a-t-il dit dimanche sur RTL. "Donc non, pas de rectification des prévisions de croissance."

La mise au point. Le ministre a voulu être très clair dimanche: "Je n'ai fait aucune révision de la prévision de croissance de la France" pour 2013, a-t-il déclaré lors d'une visite à Roissy, au lendemain d'une interview à Nice Matin, qui pouvait laisser penser le contraire. Pierre Moscovivi avait notamment déclaré au journal régional : "nous connaissons les tendances et cette année, la croissance sera faible voire étale, entre moins 0,1 et plus 0,1%". Or, le gouvernement faisait jusqu'à présent état d'une prévision de modeste croissance de l'ordre de 0,1% de l'économie du pays en 2013. Mais selon le ministre de l'Economie, les propos qu'il a tenus à Nice Matin ne faisaient en fait référence qu'à des "tendances" générales, et ne réflétaient pas sa propre pensée ou celle du gouvernement. Les chiffres de prévision de croissance entre moins 0,1 et plus 0,1%  "sont des chiffres totalement dans le domaine public: ce sont les chiffres de l'Insee, c'est le consensus des instituts de conjoncture", a-t-il expliqué. "C'est une simplification qui ne trahit pas ... qui ne traduit pas ma propre pensée", a déclaré, en butant un peu sur les mots, M. Moscovici. 

La croissance véritable ? "Pour 2014". Dimanche comme samedi, le ministre a clairement affirmé : "Je pense que 2014 sera la première année de croissance véritable et solide depuis trois ans", se défendant de faire preuve d'un "optimisme béat".

Pas d'annonce de nouveaux impôts. Concernant enfin la question fiscale, Pierre Moscovici a également démenti dimanche avoir fait à Nice Matin une quelconque annonce de nouveaux impôts. "Il n'y a pas eu d'annonce de nouveaux impôts, nous sommes en phase de redressement. (...) Il n'y a eu aucun chiffre nouveau qui a été annoncé", a-t-il martelé à Roissy, expliquant là encore que les chiffres qu'il avait évoqués dans les colonnes du journal régional étaient déjà connus de tous. Le ministre avait déclaré à Nice Matin: "Nous devons réduire les déficits légués par la droite, mais le faire à un rythme qui ne contrarie pas la croissance. Nous le ferons d'abord, comme le recommande le Fonds monétaire international, par des économies sur les dépenses publiques et, ensuite, par une hausse limitée des prélèvements obligatoires, de 0,3% du PIB, toujours dans la justice sociale".  "Là encore, on se sert de chiffres qui sont dans le domaine public pour assimiler prélèvements obligatoires et impôts, ce qui n'est pas la même chose", a expliqué le ministre sur RTL. "Les arbitrages fiscaux seront rendus fin août", a-t-il simplement ajouté, sans plus de précisions.