5 salariées de Lejaby assignées en justice

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Europe1.fr (avec Emilie Nora) , modifié à
Protestant contre un plan social, elles sont poursuivies pour avoir bloqué une usine.

Cinq employées du fabricant de lingerie Lejaby se retrouvent lundi devant le tribunal de Lyon pour avoir participé au blocage du site de production de Rillieux-la-Pape. Ces petites mains de la lingerie ont engagé un bras de fer avec la direction du groupe pour modifier les conditions du plan social mis en place.

Lejaby s’est en effet lancé en avril 2010 dans un vaste plan social, conséquence directe de la délocalisation de trois sites de production rhônalpins. Ce plan social, qui prévoit la suppression de 197 postes sur 653, est contesté par les employés du groupe. Ces derniers demandent une révision des conditions de ce plan social et occupent donc depuis le 16 septembre le siège de l’entreprise, à Rillieux-la-Pape, près de Lyon.

Des négociations dans l’impasse

"C'est le statu quo. La direction campe sur ses positions et nous sur les nôtres“, a indiqué vendredi Janine Caillot, déléguée CGT. Selon la syndicaliste, la direction a proposé jeudi lors d'une dernière réunion 12.500 euros bruts et 420 euros bruts par année d'ancienneté à titre d'indemnité de licenciement, contre 20.000 euros bruts et 1.000 euros bruts demandés par l'intersyndicale.

Les négociations patinant, certains salariés ont décidé d’occuper le siège de l’entreprise, s’attirant les foudres de la direction, qui a donc assigné en justice cinq salariés pour occupation illégale.

Des salariées déterminées

“Ils peuvent tout faire, du même qu’on va être dehors, nous on s’en fout. Ils nous ont fait travaillé, ils nous ont fait produire, ils ont mis des chronos derrière pour nous payer au smic et maintenant nous virer comme de la m...“, s’est emportée Angeline, une des employés du site de Bourg en Bresse, au micro d’Europe 1.

Comme ses collègues de travail, elle se dit déterminée à continuer le mouvement et s’amuse de cette assignation : “On ira voir le tribunal, ce sera l’occasion de visiter“, a-t-elle ajouté.

"Il faut être en adéquation avec ce que l'intersyndicale propose et ce que l'entreprise peut donner", s’est défendu Raymond Mahé, le PDG de Lejaby.