Retraite à 60 ans : êtes-vous concerné ?

Les syndicats voudraient que la définition retenue pour le calcul des 41 annuités soit plus large.
Les syndicats voudraient que la définition retenue pour le calcul des 41 annuités soit plus large. © Maxppp
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avec Olivier Samain , modifié à
DECRYPTAGE - La mesure ne s'appliquera pas à tous les salariés ayant commencé à travailler tôt.

C'est l'un des engagements pris par François Hollande pendant la campagne. Le rétablissement de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt est attendu par des milliers de salariés en France. Un décret doit être publié fin juin, début juillet, après consultation des partenaires sociaux et des caisses de retraite. Le travail de préparation doit être lancé dès mercredi, lors du conseil des ministres. Mais certains pourraient bien être déçus. Europe1.fr fait le point sur cette réforme très attendue.

Que propose François Hollande ? Le président a promis de rétablir le droit à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et qui auront cotisé 41 ans une fois arrivées à leur soixantième anniversaire.

Qui est réellement concerné ? François Hollande a parlé d'une obligation d'avoir "cotisé" 41 ans, et non d'avoir "validé" 41 ans. La différence est de taille : "cotisé" renvoie à des périodes réellement travaillées, pour lesquelles un salarié a touché un salaire et cotisé pour sa retraite. Les choses se compliquent pour les périodes pendant lesquelles un salarié a été arrêté, pour un arrêt maladie ou le service militaire par exemple. 

Reste que depuis une réforme de 2003, certaines de ces périodes sont considérées comme des périodes cotisées : les arrêts maladie, les congés-maternité et les arrêts pour accident du travail, dans une limite de quatre trimestres. Le service national entre aussi dans ce cadre. 

Quelles sont alors les périodes non-prises en compte ? Les périodes de longues maladies et les trimestres accordés aux mères au titre de la majoration de durée d'assurance pour enfant ne sont pas considérées comme des périodes cotisées. Les périodes de chômage ne figurent pas non plus sur la liste.

Qu'en disent les syndicats ? Les partenaires sociaux, qui vont discuter avec le gouvernement du projet de décret, veulent que ces périodes soient aussi prises en compte dans le calcul des 41 annuités. Leur argument : les personnes les plus fragiles risquent d'être pénalisées.

Le gouvernement peut-il changer sa définition ? Le coût de la mesure, qui concernerait 150.000 personnes par an, est déjà estimé à 5 milliards d'euros par an à l'horizon 2017, selon le chiffrage de l'équipe de François Hollande. Si le périmètre des bénéficiaires est élargi, elle coûtera bien plus cher et les hausses de cotisation prévues ne suffiront pas. Le gouvernement pourrait donc bien décider de s'en tenir à sa première définition.