Sécurité des données : la Cnil sanctionne une société immobilière

La société immobilière avait laissé accessibles en ligne des informations personnelles de candidats à la location.
La société immobilière avait laissé accessibles en ligne des informations personnelles de candidats à la location. © Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
  • Copié
avec AFP
Sergic, une société immobilière, avait laissé accessibles en ligne des informations personnelles de candidats à la location. Elle a été sanctionnée d'une amende de 400.000 euros. 

La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a infligé une amende de 400.000 euros à une société immobilière, Sergic, qui avait laissé accessibles en ligne des informations personnelles de candidats à la location, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué.

Sergic, dont le siège est situé à Wasquehal, dans le Nord, est une société immobilière qui a des activités de gestionnaire d'immobilier, de syndic de co-propriété, de location de vacances, ou d'immobilier d'entreprise.

Des copies de cartes d'identité ou de cartes Vitale

En août 2018, la Cnil a été prévenue par un utilisateur du site internet de Sergic qu'il avait pu accéder à des données appartenant à d'autres utilisateurs, a-t-elle indiqué dans son communiqué. Il suffisait pour ce faire de "modifier légèrement l'URL affichée dans le navigateur", selon la Cnil.

Dans un contrôle en ligne le 7 septembre, la Cnil a effectivement constaté que des copies de cartes d'identité, carte Vitale, jugement de divorce, attestations de la CAF... était effectivement accessibles "sans authentification préalable".  Dans un contrôle sur place quelques jours plus tard, elle s'est également rendue compte que Sergic connaissait la vulnérabilité "depuis mars 2018", mais avait tardé à la corriger, n'apportant de solution complète qu'au "17 septembre 2018". Grief supplémentaire du régulateur français, Sergic conservait les données de ses candidats à la location "sans limitation de durée".

Or, une fois que les logements ont été attribués, Sergic était censé soit les effacer, soit les placer dans un archivage intermédiaire si leur conservation était nécessaire, pour des raisons légales par exemple, indique la Cnil.

Sergic n'a pas respecté le Règlement général européen sur la protection des données

La société "a manqué à son obligation de préserver la sécurité des données personnelles des utilisateurs de son site, prévue par l'article 32 du RGPD (Règlement européen sur la protection des données)", a souligné le gendarme français des données personnelles.
Entré en vigueur le 25 mai 2018 dans l'Union européenne, le Règlement général européen sur la protection des données codifie les droits des internautes quand à l'utilisation de leurs données personnelles, et fixe des obligations aux entreprises pour assurer le respect de ces droits.

Le RGPD permet aux régulateurs nationaux comme la Cnil d'infliger des amendes pouvant aller jusqu'à 4% du chiffre d'affaires ou 20 millions d'euros.