Pourquoi le téléphone modulaire a fait un flop

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Google a abandonné le Project Ara en septembre 2016. © Google
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, envoyé spécial à Barcelone
Après avoir tenté l’aventure du téléphone modulaire, la plupart des constructeurs ont abandonné l’aventure faute de clients.

Ils sont plusieurs à avoir tenté d’imposer le smartphone modulaire comme nouveau standard. L’idée ? Un smartphone auquel il est possible d’ajouter et retirer des éléments pour mieux s’adapter aux besoins de chacun. Besoin d’une batterie plus importante ? D’un meilleur appareil photo ? Ou d’un haut-parleur de qualité supérieure ? Les téléphones modulaires devaient permettre de créer un smartphone à son image, mais après plusieurs années de promesses et quelques essais, le concept semble bel et bien enterré.

Le Project Ara abandonné

Il y a d’abord eu Google. Le géant californien avait annoncé le "Project Ara", nom de code de son smartphone modulaire à venir. Durant près de trois ans et après avoir racheté plusieurs sociétés pour y arriver, Google avait annoncé qu'il sortirait en 2017. La firme avait même ajouté qu’elle proposerait au quatrième trimestre 2016 une nouvelle pré-version de son projet pour les développeurs. Cette version devait être un smartphone de base vendu 50 dollars auquel les consommateurs auraient ajouté de la mémoire, un capteur photo, un écran… Un véritable téléphone à la carte en somme.

Mais le peu d’enthousiasme des constructeurs, qui devaient développer et fabriquer les moules pour Ara, ainsi que le faible intérêt des consommateurs pour le projet on eu raison des ambitions de Google. Début septembre 2016, le créateur du projet a confirmé son arrêt. 

Un faible intérêt des consommateurs

Google n’est pas le seul à s’être cassé les dents sur les téléphones modulaires. LG a tenté l’aventure et promettait une petite révolution il y a un an, lors du Mobile World Congress, en lançant son smartphone haut de gamme, le G5. Ce dernier pouvait être couplé avec plusieurs accessoires (une batterie plus importante, un grippe d’appareil photo…). Mais là encore, les consommateurs n’ont pas suivi et les ventes de l’appareil ont été très décevantes. Résultat : dimanche, LG a annoncé le successeur du G5, baptisé G6, et qui abandonne totalement le concept pour un retour aux fondamentaux.

"Lors de l’annonce du G5 l’année dernière nous avions pris le temps de bien expliquer notre vision et les observateurs étaient très enthousiastes", se souvient Stéphane Curtelin, directeur marketing de LG France. "Mais, on s'est heurté à une réalité commerciale, expliquer ce concept, la modularité au consommateur demande de la place en magasin pour présenter également les accessoires. Et avec le coût du m2 ce n'est pas à toujours évident", analyse le responsable de LG. "Par ailleurs, c'était compliqué de faire un téléphone modulaire étanche, ce que cherchent les consommateurs, en gardant un design fin", poursuit-il.

Les constructeurs semblent donc avoir abandonné l’idée du smartphone modulaire en tant que tel. L’idée subsiste tout de même chez certains, Lenovo notamment. Le constructeur chinois qui a racheté Motorola propose en effet de joindre à son smartphone haut de gamme, le Moto Z, des accessoires qui viennent se fixer sur la coque arrière du mobile (lire aussi : On a testé le Moto Z). Un concept plus pratique, plus simple, mais encore confidentiel.