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avec AFP , modifié à
Google veut racheter Fitbit, une société d'objets connectés. Inquiète de l'utilisation que pourrait faire le géant américain des données personnelles collectées par Fitbit, la Commission européenne ouvre une enquête approfondie. Elle craint que ce rachat mène à un abus de position dominante.
DÉCRYPTAGE

Google va-t-il mettre la main sur une manne de données personnelles ? Le groupe est de nouveau dans le collimateur de la Commission européenne et va faire l'objet d'une enquête approfondie concernant le rachat de Fitbit. L'Union européenne ne semble pas apprécier le projet du géant américain de racheter la société, spécialiste des objets connectés pour activités physiques. Elle craint, en effet, un abus de position dominante.

Les données de Fitbit, une mine d'or pour Google

À première vue, il n’y a pas de rapport entre Google, numéro un des moteurs de recherche, et Fitbit, qui vend des objets connectés pour les sportifs. Un domaine dans lequel le géant américain n’est pas vraiment présent. Mais ce qui inquiète, c'est l’appropriation par Google des données des utilisateurs de Fitbit. Les bracelets, les montres, les capteurs connectés utilisés pour faire du sport collectent tout un tas d’informations : poids, rythme cardiaque, déplacements, etc. Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission chargée de la politique de concurrence, a souligné que l'utilisation des objets connectés "devrait augmenter considérablement au cours des années à venir", ce qui leur offrirait donc toujours plus de données.

Or, ces données constituent une mine d'or numérique. Elles sont utilisées par les entreprises pour envoyer de la publicité ciblée. Et Google est déjà un mastodonte des données grâce à son moteur de recherche et ses applications comme Google Maps. Les publicités issues de la revente de nos données lui ont rapporté 115 milliards d’euros rien que l’an dernier. L’enquête de la Commission vise donc à s’assurer que le rachat de Fitbit ne va pas aggraver cette situation et fausser encore un peu plus la concurrence.

Décision attendue d'ici le 9 décembre

Google avait annoncé début novembre 2019 le rachat de Fitbit pour 2,1 milliards de dollars, la transaction devant être conclue en 2020. La Commission européenne a été notifiée le 15 juin de cette acquisition. Le numéro un des moteurs de recherche a cherché à la rassurer en s'engageant à maintenir les données recueillies à l'écart de ses autres activités. "Ce rachat concerne les accessoires, pas les données. Nous nous engageons à ne pas utiliser les données de santé de Fitbit pour des publicités", a commenté Google. Un garde-fou insuffisant pour l'instance européenne qui a désormais jusqu'au 9 décembre pour rendre sa décision.