Le retard de la fibre optique en zones rurales dû à des "débats" entre Orange et SFR

Stéphane Richard, PDG d'Orange, explique que SFR n'a pas "respecté ses engagements initiaux". © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP , modifié à

Pour Stéphane Richard, le PDG d'Orange, "SFR n'a pas respecté ses engagements initiaux" sur le cofinancement de l'installation de la fibre optique dans les zones faiblement peuplées.

Orange a des "débats" avec SFR, qui ralentissent le déploiement de la fibre dans certaines régions, a admis dimanche le PDG d'Orange Stéphane Richard dans une interview au Journal du Dimanche.

14 millions de foyers à raccorder. Orange "investit un milliard d'euros par an dans l'extension du réseau fibre contre environ 1 à 1,5 milliard pour les trois autres opérateurs", a déclaré Stéphane Richard au lendemain des promesses réitérées d'Emmanuel Macron d'améliorer la couverture des zones rurales du pays en 4G/5G et fibre optique. "Dans les zones faiblement peuplées, pour raccorder les 14 millions de foyers les plus isolés, nous participons à des appels d'offres avec un système de subventions publiques locales. Un processus forcément long et aléatoire. Dans les zones moyennement denses, les opérateurs financent le déploiement. Nous avons un accord de cofinancement avec chacun, mais avec SFR nous avons des débats" a expliqué Stéphane Richard.

"SFR n'a pas respecté ses engagements". Un accord convenu en 2011 entre les deux groupes prévoyait une répartition géographique de 80% pour Orange et 20% pour SFR. Mais "SFR, qui a changé d'actionnaire entre-temps, n'a pas respecté ses engagements initiaux et veut maintenant une part plus importante", a-t-il fait valoir. Orange est désormais à la recherche d'un "compromis raisonnable" qui "tienne compte des investissements engagés par Orange depuis six ans", a-t-il ajouté.

"Un produit de première nécessité". "La qualité de connexion à Internet est devenue un produit de première nécessité, beaucoup plus important pour les gens et les élus qu'une ligne TGV", a commenté Stéphane Richard. Les territoires "profondément enclavés" où la 3G/4G est absente, se sentent "déclassés" et "les extrêmes" y "prospèrent" avait déclaré vendredi Emmanuel Macron dans le Limousin, en rappelant son engagement de parvenir à "une accessibilité complète sous deux ans". "La fibre, on ne la mettra pas partout jusqu'au dernier kilomètre dans le dernier hameau", avait expliqué le président, pointant le "coût marginal" très important des derniers kilomètres de fibre et prônant "une solution mixte mariant fibre et 4G à bon niveau partout".