La Chine veut restreindre encore plus les contenus étrangers sur Internet

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Grégoire Martinez avec AFP , modifié à
INTERNET - A partir de mars, la Chine mettra en place de nouvelles règles d'accès aux contenus étrangers sur Internet.

La Chine va interdire aux entreprises étrangères toute "publication en ligne", selon des règlements officiels diffusés cette semaine, une nouvelle initiative visant à contenir les médias et l'influence occidentale dans le pays. Le web chinois est déjà l'un des plus censurés du monde, et un grand nombre de sites Internet étrangers (Google, Facebook, Instagram, YouTube, Dailymotion...) ne sont pas consultables depuis la Chine.

Nouvelles règles dès mars. Les futures règles, appliquées dès mars, stipulent que les entreprises étrangères "ne doivent pas entreprendre de publication en ligne" de livres, cartes, musique, dessins animés et jeux vidéos, entre autres contenus. Il est cependant difficile d'y voir plus clair, aucune précision n'ayant été apportée sur la façon dont Pékin appliquera l'interdiction, ni à quels sites elle s'imposera. Rien ne dit si les sites hébergés sur des serveurs en Chine seront seuls concernés ou si tous ceux destinés aux internautes chinois le seront aussi.

Une autorisation préalable nécessaire. Toute entité chinoise de publication coopérant avec une entreprise étrangère afin de fournir du contenu en ligne devra désormais obtenir une autorisation préalable de cette administration. Mais pour Xu Yi, expert chinois du secteur, les implications de ces régulations sont floues. "Elles fournissent au gouvernement une base légale pour contrôler les entreprises étrangères qui créent des sites internet en Chine", a-t-il expliqué. "Mais je ne crois pas que cela signifie que les sites ouverts par des étrangers en Chine soient contraints de fermer... cela dépend des intentions du gouvernement chinois" a-t-il ajouté.

Une série de mesures vis-à-vis des organismes étrangers. Cette nouvelle intervient alors que le gouvernement a rendu public un projet de loi visant à encadrer plus sévèrement les ONG internationales, parfois accusées par les médias d'Etat d'être sous l'influence de "forces étrangères" susceptibles de fomenter des révolutions dans le pays. Les autorités ont également empêché ces dernières années la publication en ligne de certaines séries télévisées et films étrangers, et fustigé l'influence "occidentale" sur le système éducatif.