Kickstarter, poids-lourd du financement participatif, débarque en France

Kickstarter France 1280
© Capture d'écran
  • Copié
avec François Geffrier , modifié à
APPEL AUX DONS - Cette plate-forme de participation en ligne permet aux entrepreneurs et artistes de lancer des projets grâce aux internautes.

La plate-forme de participation en ligne Kickstarter, lancée en 2009 aux États-Unis, a été lancée mercredi en France. Ce poids-lourd du financement participatif en ligne propose de faire appel aux internautes pour lancer des projets, dans les domaines technologiques ou artistiques. Présentation.

Comment ça marche ? Le principe est simple : l'initiateur d'un projet le présente sur une page du site Kickstarter, décrivant en détails sa vision de l'objet, de l'oeuvre ou de l'événement, photos et vidéos à l'appui. Il propose ensuite plusieurs paliers de participation, de quelques euros à plusieurs centaines voire milliers d'euros. Selon le montant de sa participation, l'internaute peut faire l'acquisition du produit pour lequel il a participé, et ce avant sa commercialisation auprès du grand public. Plus la somme investie est important, plus l'internaute peut bénéficier de produits dérivés ou de versions "collector" de l'objet en question. Mais attention : pour que le projet voit le jour, il faut que l'objectif de départ fixé son initiateur soit rempli à 100%. 

High-tech et jeux vidéo en stars. Les jeux vidéo sont à l'honneur sur Kickstarter : depuis la création du site, ce sont pas moins de 324 millions d'euros qui ont été levés par cette catégorie. Parmi les 86.000 projets qui ont vu le jour depuis 2009, les produits high-tech figurent également en bonne position. Ainsi, la deuxième version de la montre connectée Pebble a récolté 18,6 millions d'euros en 2014, tandis que le casque de réalité virtuelle Oculus Rift avait réuni 2,2 millions d'euros. Quelques mois plus tard, la société était rachetée par Facebook pour la bagatelle de...1,83 milliard d'euros. 

Comment la plate-forme se rémunère-t-elle ? C'est uniquement lorsque le projet a été financé à 100% que Kickstarter se rémunère. Le site prélève alors 5% des fonds collectés, auquel s'ajoute une commission : 3% + 20 centime par contribution ou 5% + 5 centime lorsque la participation est inférieure à 10 euros. Comme le rappelle le site Capital, Kickstarter a récolté 475 millions d'euros en 2014, un montant en hausse de 10,2% par rapport à l'année précédente. En débarquant en France, Kickstarter se positionne comme un concurrent de poids aux services français équivalents, Ulule et KissKissBankBank, qui ont récolté respectivement 12,9 et 14,5 millions d'euros l'an passé. Un chiffre pourrait cependant refroidir les ardeurs des entrepreneurs intéressés par Kickstarter : sur plus de 230.000 projets lancés, 60% d'entre-eux ont dû être abandonnés. 

Le réveil olfactif, premier projet français. Les entreprises françaises n'ont pas attendu longtemps pour se lancer dans l'aventure Kickstarter : on se souvient du succès de Prynt, une coque pour smartphone lancée en janvier dernier qui permet d'imprimer instantanément ses photos, à l'image d'un Polaroid. "On visait 45.000 euros, qu'on souhaitait atteindre une journée et on l'a atteint en 30 minutes. Au bout de 35 jours de campagne, on a atteint 1,46 million d'euros". Même succès pour la caméra qui filme à 360° Giroptic, qui a réunit près de 1,5 million d'euros. 

Ce mercredi, le premier projet a avoir profité du lancement français de Kickstarter s'appelle SensorWake : il s'agit d'un réveil olfactif imaginé par un jeune français âgé de 18 ans, qui compare son appareil à une machine expresso, l'utilisateur pouvant choisir son odeur favorite en insérant une capsule odorante. Une innovation qui avait déjà tapé dans l'oeil de Google en 2014, puisque son inventeur avait été sélectionné par le géant américain pour son concours international d'innovation (Google Science Fair). SensorWake, vendu autour de 100 euros et qui avait levé pas moins de 17.000 euros mercredi à la mi-journée, vise désormais la commercialisation auprès du grand public.