Facebook, Twitter, Google : la Silicon Valley se réunit pour mieux lutter contre la désinformation

Facebook a lancé les invitations pour cette réunion.
Facebook a lancé les invitations pour cette réunion. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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Les responsables de douze entreprises de la Silicon Valley se rencontrent vendredi. Ils doivent mettre en commun leurs efforts pour lutter contre la désinformation. 

Une réunion pour mettre en commun leurs efforts et réussir à mieux lutter contre les tentatives d'influencer les élections américaines. Les représentants de douze entreprises de la Silicon Valley se sont donnés rendez-vous vendredi au siège de Twitter, à San Francisco, pour une réunion extraordinaire, d'après un mail obtenu par BuzzFeed. Proposée par Facebook, cette réunion réunira notamment des responsables de Google, Microsoft, Snapchat, Twitter et Facebook.

"Comme j'ai déjà pu en parler avec certains d'entre vous ces dernières semaines, nous avons essayé d'organiser une réunion commune sur les opérations d'informations, de protection des élections et les actions que nous prenons pour répondre à ces challenges", indique dans l'invitation Nathaniel Gleicher, responsable des politiques de cyber-sécurité chez Facebook.

Plusieurs tentatives déjouées

Pour les entreprises de la Silicon Valley, cette réunion doit permettre de mettre en commun leurs informations sur les tentatives d'attaques qu'ils ont décelées ces dernières semaines. Plusieurs d'entre elles ont en effet communiqué sur des tentatives d'influence. Jeudi, Google a ainsi indiqué avoir bloqué des chaînes sur YouTube et plusieurs comptes liés à une campagne de désinformation liée à l'Iran. Au total, 39 chaînes YouTube ayant cumulé près de 13.500 visionnages aux États-Unis de "vidéos pertinentes" ont été supprimés. Six comptes sur son service de blog Blogger et treize comptes sur son réseau social Google+ ont également été désactivés.

Quelques jours plus tôt, Facebook avait aussi annoncé avoir repéré une attaque. Le réseau social avait annoncé avoir mis fin à des opérations de manipulation de grande envergure, initiées en Iran et en Russie et ayant pour cible l'Amérique latine, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Moyen-Orient. 652 pages, groupes et comptes "inauthentiques" initiés de la République islamique et qui visaient des gens au Proche-Orient, en Amérique latine, aux États-Unis et aux Royaume-Uni sur Facebook et d'autres services en ligne ont été effacés après les alertes d'une entreprise spécialisée dans le cyber-sécurité.

Un "défi permanent"

"Nous bannissons ce genre de comportements parce que nous voulons que les gens aient confiance dans les connexions qu'ils font sur Facebook", a expliqué un responsable du réseau social dans un billet de blog, tout en soulignant l'immensité de la tâche. "C'est un défi permanent parce que les responsables (de ces activités) sont déterminés et disposent de moyens financiers importants", a-t-il expliqué. C'est notamment pour répondre à ce défi que Facebook a suggéré d'organiser une rencontre entre les responsables de toutes les grandes entreprises du numérique. Ces dernières en profiteront pour présenter les actions qu'elles ont déjà mises en place pour lutter contre la désinformation. Elles partageront ensuite les problèmes qu'elles peuvent rencontrer et discuteront enfin de rendre ce type de réunion plus récurrent, d'après l'invitation.

Les représentants de neuf entreprises s'étaient déjà réunis au moi de mai, au siège de Facebook, à Menlo Park, avec deux représentants du gouvernement américain et du département de la sécurité intérieure. La réunion avait cependant été jugée décevante par les entreprises de la Valley en raison du peu d'informations qu'avaient partagé les représentants de l’administration Trump. Toutes continuent cependant à chercher les meilleurs outils pour ne pas revivre le scénario de l'élection présidentielle américaine de 2016. Plusieurs entreprises de la tech, et en particulier Facebook et Twitter, avaient en effet été mises en cause pour leur rôle dans la propagation de désinformations durant la campagne.