Avec leurs stories, Facebook, Messenger et WhatsApp ne séduisent pas

Facebook a lancé ses stories fin mars.
Facebook a lancé ses stories fin mars. © Facebook
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Les stories proposées sur Facebook, Facebook Messenger et WhatsApp peinent à trouver leur public. Un problème de génération et d’image…

Facebook aura tout tenté. Le réseau social de Mark Zuckerberg propose depuis quelques jours une fonctionnalité proche de Snapchat permettant à ses membres de réaliser des stories, mais les premiers retours sont très mitigés. Et l'échec ne se limite pas à Facebook. Sur Messenger, où les stories sont proposées depuis début mars, le succès n'est guère plus grand. Sans parler de WhatsApp (propriété de Facebook) où l'arrivée de l'outil est passée totalement inaperçu...

Reprendre le "cool" à Snapchat

Cette frénésie d'imitation des stories par Facebook a débuté au mois d'août dernier lorsqu'Instagram - le réseau social de partage de photos appartenant à Facebook – a lancé une fonctionnalité similaire. L'idée était simple. Comme sur Snapchat, les utilisateurs sont invités à partager des photos ou de courtes vidéos qui ne restent en ligne que pour 24 heures.

Avec cette nouvelle option, l’objectif Facebook, était clair : s'emparer du côté "cool" de Snapchat. Car même si Snapchat compte nettement moins d'utilisateurs que Facebook, son succès est croissant, notamment chez les jeunes. Selon les chiffres dévoilés par le réseau social lors de son introduction en bourse en février, 158 millions d'utilisateurs l’utilisent au quotidien et s'échangent 2,5 milliards de "snaps". Surtout, tous passent beaucoup temps sur l'application. Ils l'ouvrent en moyenne 18 fois par jour. Et 25% des utilisateurs publient au moins une story par jour.

Mais c'est chez les jeunes que Snapchat est le plus fort. 71% de ses utilisateurs ont moins de 25 ans et 41% des Américains ayant entre 18 et 34 ans l’utilisent chaque jour. Résultat, selon une enquête menée par Google et publiée lundi, Snapchat est considéré comme nettement plus "cool" que Facebook par les 13-17 ans. Sur une échelle de 0 à 9, Snapchat obtient une note de "cool" de 7,2 contre 5,7 pour Facebook. Pour toutes ces raisons, Facebook a tenté, en vain, à plusieurs reprises de racheter Snapchat.

Une recette qui fonctionne sur Instagram... mais pas sur Messenger ou WhatsApp

Après le succès – qui ne se dément pas - des stories sur Instagram, Facebook a décidé de les proposer sur toutes ses autres applications (Facebook, Facebook Messenger et WhatsApp). Mais le succès est loin d’être le même. Et pour cause, si les stories ont réussi à se lancer sur Instagram c’est notamment grâce à son public, jeune. 41% des utilisateurs du réseau de partage de photos et de vidéos ont en effet entre 16 et 24 ans. Autre explication de ce succès : Instagram, comme les stories, se base directement sur les photos.

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A l’inverse, Messenger et WhatsApp ne sont pas fait pour ça. "Messenger, c'est fait pour envoyer des messages, pas pour partager des images", juge Alix. Leur succès auprès des jeunes, grands adeptes des stories, est déjà moindre. A titre d’exemple, la note de "cool" de Messenger ne dépasse pas 5,1. Quand à celle de WhatsApp, elle est même en dessous des 4,5 points. Résultat, sur WhatsApp comme sur Messenger, les zones dans lesquelles sont censées s’afficher les stories restent vides.

Facebook n'est pas fait pour ça...

Sur Facebook, l’explication est encore différente. Avec presque deux milliards d’utilisateurs, le réseau social a dû concevoir un outil ultra grand-public, accessible aussi bien aux jeunes, qu’aux utilisateurs plus âgés. Résultat, les premiers utilisateurs de stories, les jeunes, sont déçus. "Les filtres sont moins ‘fun’ que ceux de Snapchat, ils sont un peu ringards. Avec Snapchat tu peux facilement te prendre en photo et rajouter un filtre qui te fait avoir des oreilles de lapin. Sur Facebook, ça me paraît moins simple de faire tout ce que l’on veut", explique Guillaume.

Les utilisateurs de Facebook, dont la moyenne d’âge est un peu plus élevée, font aussi attention aux contenus de leurs publications. "Moi j'utilise beaucoup Facebook, j'y suis beaucoup moins anonyme que je ne le suis sur Snapchat... du coup, j'ai tendance à être plus prudent", poursuit Guillaume. "Sur Facebook, j'ai mon patron dans mes amis, alors que ce n'est pas le cas sur Snapchat", raconte aussi Maeva. Après une courte réflexion sur son usage, Mickaël résume le problème : "Sur Facebook, je partage des contenus que j’ai aimé, des goûts musicaux ou des articles d’actualité, pas ma journée".

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De quoi laisser perplexe sur l’avenir des stories sur Facebook, Messenger. Depuis le début de la semaine, il affiche les vignettes des meilleurs amis des utilisateurs à l’emplacement où se trouvent normalement les stories, même si ces derniers n’en ont pas posté. Un moyen de ne pas laisser un espace… vide.