Santé : Google veut vous soigner en ligne

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ALLO BOBO - Le moteur de recherche planche sur un outil de chat entre médecins et internautes.

Consultation en ligne. Quel est le premier réflexe de milliers d’internautes après une douleur ou un symptôme inconnu ? Lancer une recherche via Google. Le moteur en ligne en a parfaitement conscience et planche sur la création d’un service de chat entre médecins et internautes qui se déclencherait dès que ce dernier effectuerait une recherche en ligne. Présentation.

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Comment ça marche ? Lorsqu’un internaute taperait “Douleur au genou”, Google comprendrait qu’il s’agit d’une recherche liée à un symptôme. Le moteur de recherche afficherait alors, tout en haut de ses résultats, un bouton “Parler à un docteur en direct”. En cliquant dessus, l’internaute pourrait discuter, via une fenêtre de chat ou même en vidéo, avec un médecin pour en savoir plus. D’après le site Reddit, Google serait en pleine phase de tests de cet outil de discussion instantanée, comme l’atteste notamment une capture d’écran postée par un internaute. Et le moteur de recherche lui-même a confirmé ce projet auprès d’un autre portail spécialisé, Engadget. Mais de nombreuses zones d'ombres subsistent : qui seront les docteurs qui répondront aux questions des internautes ?

Pourquoi Google s’y intéresse ? Les intérêts sont multiples pour le géant du Web : le premier consiste à attirer les internautes vers ses propres services en ligne et ainsi se rémunérer avec les publicités affichées sur les différentes pages liées à ces sujets. En France par exemple, le site Doctissimo (propriété de Lagardère, au même titre qu’Europe 1) fait partie des sites les plus consultés, avec chaque mois près de 8 millions de visites uniques. En attirant les internautes vers son propre service, Google attirerait plusieurs millions de clients potentiels pour ses publicités ciblées. À en croire la capture d’écran publiée sur le portail Reddit, le service serait gratuit dans un premier temps. Mais il serait également question de rendre cette fonctionnalité payante par la suite. Ce que l’on ne sait pas encore, c’est ce que compte faire Google de toutes les données récoltées auprès de ses “patients” virtuels.

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Google possède déjà un laboratoire de recherche scientifique. La firme californienne ne s’est pas découvert un penchant pour le domaine de la santé ces dernières semaines. Dès septembre 2013, Google annonçait la création de Calico, une filiale dont la mission est d’améliorer la recherche scientifique pour augmenter l’espérance de vie humaine. À sa tête, on trouve un certain Art Levinson, ancien patron de la société de biotechnologie Genentech, qui a notamment mis au point l’insuline pour l’être humain. Le moteur de recherche a également investi, en 2007, près de 4 millions de dollars dans la société 23andme.com, spécialisée dans l’analyse du code génétique, comme le rappelle le site Huffington Post. Enfin, le Time faisait remarquer, en 2013, que “la médecine est sur le point de devenir une science de l'information : les médecins et les chercheurs sont désormais capables de récolter et d'analyser de gigantesques quantités de données auprès de leurs patients. Et Google est très, très bon avec les grandes bases de données".