NSA : pourquoi les géants d'Internet "balancent"

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ESPIONNAGE - Google, Facebook etApple ont dévoilé une partie des informations que leur a réclamé l'agence de renseignements.

Google, Apple, Facebook, Microsoft, Yahoo! : quel est le point commun entre ces géants d'Internet ? Ils ont tous alimenté l'agence de renseignements américains en informations sur les internautes du pays de l'Oncle Sam. Dernier épisode en date, Google a rendu public lundi le nombre de requêtes secrètes formulées auprès de lui par la NSA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L'objectif pour le moteur de recherche : retrouver la confiance des internautes dans un dossier qui ressemble de plus en plus à un "je te tiens, tu me tiens, par la barbichette". Explication.

Google a "balancé" 10.000 comptes. En se fiant aux chiffres communiqués par la firme californienne, ce sont entre 9.000 et 10.000 comptes qui ont été communiqués par Google à la NSA lors des six premiers mois de l'année 2013. Lors de la seconde partie de l'année 2012, c'est entre 12.000 et 13.000 comptes Google qui ont été consultés librement par l'agence américaine de renseignements. Facebook avait annoncé avoir reçu des demandes pour 5.000 à 6.000 comptes, Apple seulement 249. Le record est détenu par Yahoo! avec 30.000 souhaits exaucés par le portail américain. Qui a tenté de se justifier en arguant que cela ne représentait "que 0,01% de ses abonnés".

Une transparence toute relative. Mais ne croyez pas que Google et consorts ont repris la cape du lanceur d'alerte d'Edward Snowden. La publication de tels chiffres a en fait été autorisée par le ministère de la Justice américain, à condition que les entreprises concernées respectent un délai de six mois après les requêtes déposées par le tribunal en charge du contrôle des opérations du renseignement. Et impossible pour Facebook, Apple et compagnie de se montrer plus précis au sujet des comptes concernés. Google et ses concurrents militent malgré tout pour que cela change : "Nous continuons à croire à la nécessité de davantage de transparence pour que chacun puisse mieux comprendre les mécanismes des lois sur la surveillance, et juge si elles servent l'intérêt national". Même son de cloche chez Facebook : "Nous croyons que les gouvernements ont la responsabilité de protéger les gens et qu'ils peuvent le faire tout en étant transparents", a revendiqué Colin Stretch, responsable juridique du réseau social.

Mais il y a une contrepartie. Reste que pour obtenir le droit de publier ces révélations sur la surveillance de la NSA, les groupes concernés ont, en contrepartie, dû retirer leur plainte déposée auprès du tribunal secret chargé de la surveillance. "La publication de ces informations est un premier pas dans la bonne direction", a expliqué le responsable juridique de Google sur le blog officiel de l'entreprise. "Nous sommes satisfaits que le gouvernement développe de nouvelles règles qui nous permettent de rapporter plus précisément ce que nous ordonne la sécurité nationale des États-Unis", se satisfait le moteur de recherche. Mais comme le précise le New York Times, "il n'y a pas d'explication au grand écart entre les informations publiées". Il faudra probablement attendre quelques mois avant de réellement parler de "transparence".

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