5G : le réseau brouille-t-il l'aviation comme le disent les Américains ?

  • Copié
Aurélien Fleurot, édité par Laura Laplaud

Le déploiement de la 5G peut-il être un risque pour l'aviation ? C'est en tout cas la crainte d'une dizaine de compagnies aériennes américaines après l'installation d'antennes relais à proximité de tours de contrôle aux Etats-Unis. Plusieurs centaines de vols ont déjà été annulés cette semaine.

La 5G va-t-elle entraîner le chaos aux Etats-Unis ? C'est la prédiction alarmiste de 10 compagnies aériennes du pays qui expliquent que le déploiement d'un nouveau service de 5G près des tours de contrôle va les contraindre à annuler un millier de vols cette semaine et par conséquent empêcher le retour au pays de dizaines de milliers d'Américains. Un bras de fer entre secteur aérien et géant des télécoms. 

Un risque d'interférence ?

Il faut savoir que les fréquences utilisées en Europe et aux Etats-Unis ne sont pas exactement les mêmes car en France, elles sont plus basses. Il y a donc moins de risque d'interférence sur les radioaltimètres, ces radars qui permettent aux avions de connaître la distance précise avec le sol.

Les autorités ont pris les devants depuis de longs mois. La Direction générale de l'aviation civile a mis en place des zones de protection autour des 17 plus grands aéroports français. Un principe de précaution qui n'avait pas beaucoup plu à Orange, SFR, Bouygues Telecom ou Free. Mais cela devrait maintenant permettre un déploiement plus serein de la 5G , selon Gilles Brégant, directeur général de l'Agence nationale des fréquences. "Il y a peut-être une prise de conscience qui est un peu plus tardive du côté américain entre les différentes administrations concernées, mais c'est un problème technique qui a une solution technique", souligne-t-il.

"En France, on est en train d'arriver, je pense, au bout de ces tests. Dans quelques mois, on pourra lever les mesures transitoires en constatant que les radioaltimètres et donc les avions fonctionnent bien en présence de 5G", certifie le directeur général de l'Agence nationale des fréquences.

La situation devrait être normalisée mi-2022, le temps d'harmoniser les règlements au niveau mondial.