Novak Djokovic 1:44
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Axel May
Le gouvernement australien a décidé d'annuler une deuxième fois le visa de Novak Djokovic. Le numéro 1 mondial a fait appel de la décision mais il devrait retourner en centre de rétention dès samedi et sa participation à l’Open d’Australie, qui débute lundi, apparaît de plus en plus compromise. Europe 1 a recueilli la réaction du vice-président de la fédération internationale de tennis, Bernard Giudicelli.

Les tribulations de Novak Djokovic en Australie. Le ministre de l'Immigration, Alex Hawke, a décidé d'annuler à nouveau son visa, et le joueur serbe pourrait retourner en rétention dès samedi. Il lui est reproché d’être rentré sur le territoire sans être vacciné contre le coronavirus et la dérogation dont il pensait profiter ne convainc par les autorités.

Après avoir échappé une première fois à l’expulsion lundi, Novak Djokovic pensait peut-être avoir fait plier le gouvernement australien. La nouvelle annulation de son visa le met de facto dans une position très inconfortable. Car même si ses avocats ont fait appel, il est censé retourner en centre de rétention administrative dès samedi, avant une l’audience fédérale (décisive ?) prévue dimanche.

"Mon premier sentiment, c'est celui d’un énorme gâchis"

Bernard Giudicelli, ancien président de la fédération française et actuel vice-président de la fédération internationale de tennis, a accepté de répondre à Europe 1 : "Mon premier sentiment, c'est celui d’un énorme gâchis. Je respecte la décision du gouvernement australien. Mais la situation aujourd'hui de Novak est décevante pour tous les gens qui sont impliqués dans le tennis, pas seulement lui-même ou son entourage, mais aussi pour les autres joueurs, pour le tournoi qui est un tournoi du Grand Chelem, et bien sûr pour tous les fans."

L’ITF a publié un communiqué ce vendredi après la nouvelle annulation du visa de Novak Djokovic : "Bien que l'ITF estime que la vaccination complète est une décision personnelle, nous pensons que nous devons tous être responsables pour rendre les restrictions plus simples et éviter que de tels événements ne se reproduisent à l'avenir."

"Connaissant Novak, je ne comprendrais pas qu'il se soit mis tout seul dans une telle galère"

Bernard Giudicelli poursuit : "Les relations que j'ai eues avec Novak sont à l’opposé de tout ce qui est véhiculé sur lui. J'ai toujours eu quelqu'un de charmant, de dévoué, qui adore son sport, qui est d'une extrême rigueur. J’ai du mal à comprendre comment quelqu'un qui est aussi rigoureux que lui peut se retrouver dans une telle situation […] Normalement, chaque protocole local doit être clairement communiqué, au bon moment, pour que tout soit respecté par les joueurs et par les officiels et que ce soit efficace. […]  Connaissant Novak, je ne comprendrais pas qu'il se soit tout seul mis dans une telle galère."

La situation aura-t-elle un impact sur l’image de Novak Djokovic ?

S’il possède autant de titres du Grand Chelem que Roger Federer et Rafael Nadal, le Serbe n’a pas le même soutien du public. Bernard Giudicelli rappelle que "Novak est un joueur clivant. Il suffit de voir le nombre de fans qui étaient connectés pour suivre [ce vendredi] l’audience en direct sur internet et qui se sont exprimés sur les réseaux. Cet épisode, bien sûr que ça ne va pas améliorer son image, mais je ne suis pas sûr que ça nuise au soutien que lui apportent ses fans. Ce qui me choque le plus, c'est qu’il a quand même gagné neuf fois l'Open d'Australie. Neuf fois, vous vous rendez compte ! […] Il faudra quand même se poser la question sur la façon dont Tennis Australia a géré cette affaire. C’est dans leur ADN. Ça remonte à l’époque où Björn Borg ne jouait pas le tournoi. Ils ont une peur bleue que les meilleurs joueurs ne viennent pas".

Une course contre-la-montre est en tout cas engagée par les avocats de Djokovic, qui est censé jouer dès lundi. Une participation qui apparaît de plus en plus pus incertaine.