Violences dans le patinage : le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "viols" et "agressions sexuelles"

Dans un rapport, 'Inspection générale du ministère des Sports met en cause une vingtaine d'entraîneurs de patinage.
Dans un rapport, 'Inspection générale du ministère des Sports met en cause une vingtaine d'entraîneurs de patinage. © Jung Yeon-je / AFP
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avec AFP , modifié à
L'enquête a été ouverte le 4 septembre après un rapport dévoilé en août de l'Inspection générale du ministère des Sports mettant en cause une vingtaine d'entraîneurs de patinage. C'est la Brigade de protection des mineurs qui a la charge de menée les investigations. 

Une enquête a été ouverte pour "viols" et "agressions sexuelles" par personne ayant autorité sur mineur, après un rapport dévoilé en août de l'Inspection générale du ministère des Sports mettant en cause une vingtaine d'entraîneurs de patinage, a annoncé jeudi le parquet de Paris.

"Identifier et localiser les potentielles victimes et déterminer les parquets compétents"

Cette enquête, ouverte le 4 septembre et confiée à la Brigade de protection des mineurs, vise à "identifier et localiser les potentielles victimes et mis en cause et déterminer les parquets compétents" en France pour chaque cas, a précisé le parquet. Celui-ci avait déjà ouvert début février une enquête à la suite de la parution du livre "Un si long silence" (Plon) fin janvier 2020 de l'ancienne patineuse Sarah Abitbol. Elle y accusait son ex-entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée et agressée sexuellement plusieurs fois entre 1990 et 1992.

Une précédente enquête dans le sillon de l'affaire Abitbol

A la suite de ces révélations, le ministère des Sports avait diligenté une enquête administrative auprès de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR). Cette enquête avait mis en évidence des soupçons pesant sur 21 entraîneurs de la Fédération française des sports de glace (FFSG), dont 12 mis en cause pour "des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles". Parmi ceux-là, trois ont été condamnés par le passé à des peines d'emprisonnement fermes ou assorties de sursis. Sept autres dossiers concernaient des "violences physiques ou verbales".

Le fonctionnement de la fédération de patinage artistique pointé du doigt

Début août, le ministère des Sports avait annoncé que l'IGESR avait transmis les conclusions de son enquête à la justice. "Le volume des affaires" identifiées dans le rapport "est révélateur de pratiques et de comportements reproduits, qui ont traversé des générations d'entraîneurs dans les principales disciplines de la FFSG", avait souligné le ministère, "il est sans équivalent au plan international". La mission d'enquête égratignait le fonctionnement fédéral marqué par "une forte concentration des pouvoirs", qui n'a pu que "favoriser une forme d'omerta sur les soupçons qui pesaient à l'égard d'entraîneurs et a pu conduire àl'absence de procédures disciplinaires".

A la suite des révélations de Sarah Abitbol, le président pendant plus de vingt ans de la FFSG, Didier Gailhaguet, avait été contraint de démissionner de son poste début février. Ses avocats, Me Vincent Brengarth et Me William Bourdon, avaient dénoncé la "partialité" de l'IGESR. Ils déploraient que "l'ensemble des critiques se focalise de manière exclusive sur la personne de Monsieur Didier Gailhaguet", à qui il était reproché de n'avoir pas alerté sur ces soupçons, dont il aurait eu connaissance, au moins en partie.