Zenash Gezmu, marathonienne de 27 ans, a été retrouvée morte par la police à son domicile, mardi matin, à Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint Denis. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'athlète a été tuée "à mains nues" et "étranglée" par un homme qui s'est livré à la police pour s'accuser du meurtre, rapporte jeudi 20 Minutes. Jeudi, il a été mis en examen pour assassinat et écroué, a indiqué le parquet de Bobigny.
Étoufée avec un coussin. Originaire d'Éthiopie, l'homme âgé de 28 ans l'homme s'est constitué prisonnier mardi, en fin de matinée, dans un commissariat du XVIIIème arrondissement de Paris. Il était arrivé en France en 2015 en situation irrégulière pour participer à un marathon, selon une source proche de l'enquête. Il a expliqué aux enquêteurs avoir étouffé la jeune femme avec un coussin, mais aussi l'avoir frappée avec l'un des nombreux trophées présents dans l'appartement, a précisé cette source. Ses liens avec la victime et les raisons de son passage à l'acte resteront à éclaircir dans le cadre de l'information judiciaire. L'enquête avait été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
Ménages dans les hôtels et entraînements à 5h du matin. Zenash Gezmu avait quitté sa famille et l'Éthiopie pour l'Europe en 2011. Le Parisien raconte que dans chaque club où elle est passé, l'athlète d'1m50 et 38 kilos a bénéficié de l'aide de bonnes âmes pour se loger et engager des démarches administratives. Elle avait pris des cours de français car sa demande de naturalisation lui avait été refusée. La mairie de Neuilly-sur-Seine l'avait aidée à trouver un logement et la marathonienne avait dans un premier temps été hébergée dans un centre équestre avant de déménager dans un deux-pièces d'une résidence HLM.
Son entraîneur durant trois ans à Neuilly-sur-Seine a raconté qu'elle se levait à 5h du matin pour s'entraîner, après avoir des des ménages dans un hôtel. Mardi, le Stade Français a rendu hommage à la marathonienne sur Facebook, soulignant un "triste jour pour le monde de l'athlétisme".
Les collectifs féministes indignés. Jeudi, plusieurs collectifs féministes ont dénoncé un "féminicide". "Féminicide. Nouvel assassinat de femme", a dénoncé le Planning familial de Paris.
Jeudi, le collectif afroféministe Mwasi a rendu hommage à Zenash Gezmu en publiant trois photos d'elle à l'arrivée de ses courses. "Assassinée par son compagnon lundi. Violences faites aux femmes", a écrit le collectif.