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Clara Guilliet , modifié à
Après de nouvelles révélations, l'ancien champion français réclame la plus grande sévérité pour les instances russes. Mais pas pour l'ensemble des athlètes. 

La Russie a-t-elle organisé un système de dopage industriel ? Vingt-sept sportifs russes ont été contrôlés positifs au maldonium et les instances mondiales du sport soupçonnent d'autres cas. "Ce sont des éléments qui viennent compléter ce que l'on connaît déjà depuis un bon moment", commente Stéphane Diagana mercredi sur Europe 1. Comme le président du CIO dans une tribune dans Le Monde, l'ancien champion du monde français du 400 mètres demande l'exclusion de la Russie des prochains JO.

Dopage de grande ampleur. "C'est un dopage que l'on pensait révolu. Un dopage d'Etat que l'on connaissait à l'époque de la Guerre Froide mais qui semble, malheureusement, être revenu d'actualité." Pour Stéphane Diagana, les soupçons se sont trop longtemps restreints à l'athlétisme. "On voit maintenant que c'est bien plus large. La fédération d'athlétisme russe était déjà privé de compétitions internationales depuis novembre, il va falloir sanctionner davantage", recommande le champion du monde du 400 mètres haies en 1997.

Sanctionner le système, pas les sportifs. Stéphane Diagana demande aux instances mondiales du sport d'être plus fermes. "Jusqu'à présent, on cherchait à réparer cette fédération russe abîmée par le dopage. C'est une démarche importante mais il ne faut pas oublier de sanctionner." Le coureur français veut protéger les athlètes russes. "C'est l'Etat russe que l'on veut sanctionner, la fédération mais pas forcément les athlètes. On devrait leur permettre de se soumettre individuellement à des contrôles antidopages avec l'agence mondiale et de participer sous le drapeau d'autres fédérations aux JO."

Pas que la Russie ? " On sait qu'il y aussi des problèmes de conformité au Kenya par exemple", avance Stéphane Diagana. "En Europe ou aux Etats-Unis, les gardes-fous sont plus importants. Bien sûr, il y a eu des cas de dopage et il y en aura d'autres. Mais pas de façon aussi organisée. Un dopage étatique en Europe, c'est quasiment impossible. L'arsenal de sanctions est beaucoup plus répressif."

"L'enjeu sportif doit être la priorité du CIO", conclut Stéphane Diagana. "On connaît les enjeux. Exclure la Russie, c'est une décision politique qui va au-delà du sport. Il va y avoir des pressions d'un côté comme de l'autre. Mais le sport mondial doit envoyer un message fort pour montrer qu'il n'admet pas ce genre de pratiques."