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Virginie Phulpin
Mercredi après-midi, l’équipe de France de basket affronte les Etats-Unis en quarts de finale de la coupe du monde. Notre éditorialiste Virginie Phulpin explique pourquoi la France doit battre les Américains.
EDITO

Battus par les Australiens lundi (100-98), les Bleus ont fini deuxième de leur groupe et affrontent les Etats-Unis en quarts de finale du Mondial de basket, mercredi à Dongguan (Chine). Depuis la victoire de l'Australie sur les USA en préparation à Melbourne, en août dernier, et le quasi-exploit des Turcs, l'espoir de battre la Team USA se profile. La France est en terrain connu : elle est une des équipes les mieux pourvues en joueurs NBA et elle a affronté les Américains toute l'année. Sans compter que, cette année, les Etats-Unis sont venus en Chine sans leurs superstars. Les Bleus doivent donc gagner martèle Virginie Phulpin dans son édito du jour, sur Europe 1.

"Ça n’est pas juste par chauvinisme, je vous rassure. C’est surtout pour le bien du basket. Les Américains sont arrivés à la coupe du monde avec une équipe C, au mieux. Les stars ne sont pas là, ne cherchez pas LeBron James… Certains joueurs sont blessés, mais d’autres n’ont tout simplement pas envie de venir. Ce qui compte, pour eux, c’est leur championnat NBA, le reste ne les passionne pas.

Ils ont aussi un petit complexe de supériorité. Pourquoi est-ce qu’ils viendraient se battre dans une compétition qu’ils sont sûrs de gagner ? C’est vrai qu’après un petit coup de mou au début des années 2000, depuis 2008, c’est carton plein pour la team américaine. Le Français Evan Fournier les comprend. Tant qu’on ne les tapera pas, ils n’ont pas besoin d’envoyer leurs meilleurs joueurs.

Entendu sur europe1 :
Ils ont aussi un petit complexe de supériorité. Pourquoi est-ce qu’ils viendraient se battre dans une compétition qu’ils sont sûrs de gagner ?

 

Alors battez-les, remettez cette équipe à sa place. Avec un message clair : vous avez eu tort de prendre le reste du monde de haut. Si une équipe C gagne la coupe du monde, le message serait dévastateur. Hors des Etats-Unis, pas de basket, en gros. Et la prochaine fois ils finiront par envoyer une équipe universitaire pour les rendez-vous internationaux.

Il est possible de les battre mais s’il y a eu autant de défections dans cette Team USA, c’est aussi parce que les joueurs ont peur de perdre, ils sentent que c’est une compétition dangereuse pour eux. Vous imaginez, vous êtes basketteur américain, vous perdez dans un tournoi international, vous vous traînez une réputation de loser pendant toute votre carrière après.

Les Etats-Unis ont eu chaud au premier tour de cette coupe du monde contre la Turquie. Une petite victoire d’un seul point. C’est encourageant pour les Bleus. Le problème, c’est que ça prouve aussi que même quand ils ne vont pas bien, les Américains arrivent à s’en sortir. Donc c’est à double tranchant…

Notre fierté, c’est que nos meilleurs joueurs de NBA sont là. Même s’ils jouent toute l’année dans le meilleur championnat du monde, ils sont fiers de représenter leur pays. Notre fierté, c’est qu’on sait mélanger les genres, nous, avec des basketteurs NBA, mais aussi avec des joueurs des meilleurs clubs européens. Il faut leur montrer que le basket existe ailleurs dans le monde.

Il faut aussi prouver qu’il y a une continuité dans cette équipe. Nous aussi on a eu notre dream team autour de Tony Parker. Après sa retraite, je crois que c’est le moment idéal pour que ses successeurs sortent de son ombre. Alors allez-y, make France great again!"