Pascal Praud et vous - Coupe du monde de rugby : tout comprendre à l'affaire Bastien Chalureau

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Gauthier Delomez avec AFP / Crédits photo :
Le deuxième ligne Bastien Chalureau, qui a remplacé Paul Willemse, blessé, dans la sélection du XV de France, est pointé du doigt par plusieurs personnalités politiques à quelques jours du début de la Coupe du monde de rugby. L'occasion pour Pascal Praud de revenir sur cette affaire dans l'émission "Pascal Praud et vous".

Intégré au dernier moment dans la liste de Fabien Galthié pour disputer la Coupe du monde de rugby avec le XV de France, Bastien Chalureau va-t-il être contraint de laisser sa place ? Le deuxième-ligne français a remplacé le joueur d'origine sud-africaine Paul Willemse, blessé, ce vendredi, mais le Montpelliérain est rattrapé par son passé judiciaire. Le rugbyman, évoluant alors au Stade toulousain, est soupçonné d'avoir agressé en janvier 2020 deux anciens joueurs à la sortie d'une boîte de nuit pour des motivations racistes.

En novembre de la même année, Bastien Chalureau a été condamné par le tribunal correctionnel de Toulouse à six mois de prison avec sursis pour des "faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l'ethnie de la victime", avant d'être mis à pied par le club toulousain. Le deuxième-ligne, qui conteste avoir proféré des insultes à caractère raciste, dit avoir fait appel selon des médias. 

"Que la ministre des Sports demande à l'équipe de France de ne pas le sélectionner"

Cette affaire, sur laquelle Pascal Praud a fait réagir les auditeurs d'Europe 1 lundi dans l'émission Pascal Praud et vous, ressurgit donc à quelques jours du Mondial 2023. Et le Montpelliérain est de plus en plus pointé du doigt depuis sa sélection. "La première des choses aurait été que Fabien Galthié ne l'appelle pas en équipe de France. D'ailleurs, avec mon collègue député François Piquemal (député LFI de Haute-Garonne, NDLR), nous allons saisir la ministre des Sports dès demain (lundi, ndlr) pour qu'elle intervienne et qu'elle demande à l'équipe de France de ne pas le sélectionner", a déclaré l'élu LFI Thomas Portes au micro de RMC dimanche.

Une prise de position que ne partage pas le ministre de l'Economie Bruno Le Maire : "Attendons la condamnation définitive. Ne nous érigeons pas en procureur à la place de la justice", a-t-il dit sur BFMTV dimanche.

Oudéa-Castera prône la présomption d'innocence

Ce dimanche également, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a estimé que "dans l'attente de la décision de justice définitive, chacun doit laisser la justice faire sereinement son travail, dans le respect de la présomption d'innocence". "La ministre a pu s'entretenir avec Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, et avec Raphaël Ibanez, manager général des Bleus, qui lui a confirmé qu'un échange avait pu avoir lieu sur le sujet entre Bastien Chalureau et le staff du XV de France", ajoute un communiqué du ministère transmis à l'AFP.

"La ministre a pu s'assurer" ajoute le communiqué, "que le joueur, qui a fait appel de sa condamnation en première instance, maintient sa version des faits et nie toujours formellement avoir tenu des propos racistes, raison pour laquelle il a procédé à cet appel".

"Le racisme n'a pas sa place dans le rugby", dit World Rugby

Si l'affaire a été évoquée par la ministre des Sports, elle figure également sur la table de World Rugby. "Le racisme n'a pas sa place dans le rugby", a prévenu lundi le directeur général de la fédération internationale de rugby, Alan Gilpin, à propos de la polémique consécutive à la sélection de Bastien Chalureau en équipe de France pour la Coupe du monde.

"En France, il existe un principe judiciaire, qui est celui de la présomption d'innocence, que nous devons respecter", a ajouté le dirigeant, insistant sur les "valeurs d'inclusion" portées par le rugby à quatre jours de l'ouverture du Mondial. Rien ne dit si le Montpelliérain sera bien sur la pelouse vendredi pour le très attendu match d'ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande.