Trouée d'Arenberg, Paris-Roubaix, cyclisme, pavés, JEFF PACHOUD / AFP 1280 1:43
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Jean-Jacques Héry à la trouée d'Arenberg, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Le Paris-Roubaix, reine des classiques, a lieu dimanche. Les cyclistes vont devoir affronter les redoutables pavés du nord. Avant eux, notre reporter s'y est essayé. "Au moins, je ne suis pas tombé", s'est-il satisfait.
REPORTAGE

"L'enfer du Nord", c'est dimanche. Les cyclistes s'apprêtent à enfourcher leur vélo pour le Paris-Roubaix et ses mythiques pavés, à qui la reine des classiques cyclistes doit son célèbre surnom. Les coudes qui tremblent sur le parcours cahoteux, la poussière, la boue et surtout la redoutable trouée d'Anrenberg avec ses 2,5 kilomètres de pavés infernaux au cœur de la forêt... Voilà ce qui attend les coureurs. Europe 1 les a précédé.

Même nettoyé sur les 500 premiers mètres, le secteur de la trouée d'Arenberg fait toujours figure d'épouvantail. "Le premier sentiment, c'est la peur. Lorsque l'on arrive à 60 km/h sur ce faux plat descendant très dur au niveau du pavé, c'est énormément de trépidation. Le vélo est difficilement contrôlable, c'est surtout ça le plus dur", décrit Thierry Gouvenou, le directeur de la course.

"La première sensation, c'est que ça fait mal aux bras." Avant le passage des coureurs, notre reporter est allé reconnaître le parcours. Et il a eu le droit à tous les clichés possibles avec la pluie, le ciel bas et gris et les villages de briques rouges noyés dans le brouillard. "A gauche, à droite, de la forêt. Devant moi, 2 kilomètres de pavés luisants et menaçants. Et puis il y a moi, sur un vélo", décrit-t-il.

Il raconte ensuite : "La première sensation, c'est que ça fait mal aux bras. Ça secoue aussi toutes les parties du corps depuis le guidon jusqu'au haut de la tête. Ce qu'il faut, c'est essayer de prendre un peu de vitesse pour essayer de se faire secouer le moins possible. Il faut aussi rouler au milieu, c'est peut-être là que les pavés sont le moins disjoints. Mais là encore, il faut réussir à rester au milieu. Ça secoue et ça glisse. Même si ça a été nettoyé, il y a quand même un peu de boue."

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"Il y a du boulot." "Je me suis senti plutôt à l'aise", confie notre reporter sur le ton de la plaisanterie avant d'aller faire un bilan de sa course avec Thierry Gouvenou. "Il va falloir se détendre, il faut se relâcher, respirer un bon coup et puis on y va. Il faut surtout s'imposer, dominer le pavé", conseille ce dernier avant de plaisanter : "Il y a du boulot et la course va arriver vite d'ici dimanche." "Mon 'enfer du Nord' a moi n'aura duré que 2 kilomètres sur les pavés, mais au moins, je ne suis pas tombé", se rassure toutefois notre journaliste.

Les premiers kilomètres de pavés de la course donnent le ton avec des ornières, de la boue et parfois des trous qu'il faut boucher avant la course. Bertrand Labalette, professeur au lycée horticole de Raismes, s'y emploie avec ses élèves. "Il y a eu des affaissements donc les pavés ont pris une mauvaise position. On est obligé de rectifier et même parfois de changer les pavés", explique-t-il sur Europe 1. L'objectif est que cela "soit plus lisse" et d'"enlever les nids de poule pour que ce soit un peu mieux pour les cyclistes", complète un élève.

54 kilomètres de pavés au total. Pour Christian Prudhomme, le co-directeur du Paris-Roubaix, les pavés sont un patrimoine du nord à sauvegarder : "Ces jeunes, qui sont en train de travailler, de défendre les pavés qui ont été autrefois vilipendés, ils sont en train de défendre leurs racines en permettant aux coureurs cyclistes de passer dessus." Au total, il y aura 54 kilomètres de souffrance minérale pour les coureurs, avant d'enfin rejoindre le vélodrome de Roubaix.