Federico Martin Aramburu 1:31
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'homme, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d'extrême-droite GUD, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ex-rugbyman Federico Martin Aramburu qui est décédé sur place. Un autre homme, également actif à l'extrême-droite, qui aurait également tiré, est toujours recherché.

Le principal suspect dans la mort samedi à Paris de l'ex-rugbyman Federico Martin Aramburu a été interpellé la nuit dernière en Hongrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier confirmées par le parquet de Paris. Une information confirmée par le service Police-Justice d'Europe 1. Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, au petit matin samedi. Il a été intercepté en voiture à Záhony, en direction de l'Ukraine avec à l'intérieur un gilet pare-balles et un casque.

L'accusé va être remis aux autorités françaises

Un mandat d'arrêt européen avait été délivré contre lui. Il devrait être remis aux autorités françaises dans les prochains jours, a-t-on ajouté de source proche. Un autre homme, également actif à l'ultradroite, qui aurait également tiré sur l'ex-rugbyman, est toujours recherché.

Mardi, une jeune femme, âgée de 24 ans, soupçonnée d'avoir conduit la voiture, une jeep appartenant à Loïk Le Priol, a été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire. Les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin, tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.

Des impacts de balles relevés sur les lieux du meurtre

Les faits se sont déroulés vers 6 heures boulevard Saint-Germain dans le chic VIe arrondissement de Paris, après un "différend" entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont dit à l'AFP des sources policières. Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une de ces sources, mais les suspects "sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu".

"Plusieurs impacts" de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures. L'enquête est conduite par la brigade criminelle.

Un accusé connu pour sa violence

Loïk Le Priol, connu pour sa radicalité et sa violence, doit comparaître en juin pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'il est soupçonné d'avoir tabassé et humilié avec quatre autres membres de ce mouvement d'ultradroite. Formé à l'Ecole des mousses de la Marine nationale à Brest, il avait été affecté au commando marine de Montfort avec lequel il a participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015. Rapatrié en France en juillet 2015 pour raisons médicales (état de stress post traumatique), il avait été ensuite radié de l'armée en raison de son comportement violent.

L'ex militaire s'était alors reconverti dans le prêt-à-porter, en lançant en 2016 une ligne de vêtements prisée des militants d'ultradroite, "Babtou Solide - certifié" - toubab à l'envers, nom donné en Afrique aux Européens, aux Blancs. Des YouTubeurs identitaires comme Baptiste Marchais et Julien Rochedy avaient posé avec ces T-shirts. Sur les réseaux sociaux, Loïk Le Priol a posté de nombreuses photos de lui au volant de sa jeep, une Willys, avec ses amis identitaires.

L'hommage du monde du rugby à Federico Martin Aramburu

Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine. L'ancien trois-quart centre ou ailier avait notamment été titulaire lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai.

Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme. Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement. "Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible", avait-il écrit dans un message envoyé à l'AFP dimanche.