Ligue 1 : "Les clubs sont financièrement exsangues", s'alarme le patron de la DNCG

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"Les clubs sont financièrement exsangues", s'alarme le patron de la DNCG. © FRANCK FIFE / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un entretien publié jeudi dans L'Equipe, Jean-Marc Mickeler, le président du gendarme financier du foot français (DNCG) s'alarme de la situation des clubs de football en France. "Les clubs sont financièrement exsangues, on est à l'os", assure-t-il, plaidant pour une réforme "volontariste, courageuse et immédiate". 

"Les clubs sont financièrement exsangues, on est à l'os", s'alarme Jean-Marc Mickeler, le président du gendarme financier du foot français (DNCG), dans un entretien publié jeudi dans L'Equipe où il n'écarte pas de possibles dépôts de bilan sans réforme "immédiate". A la tête de la Direction nationale du contrôle de gestion, le commissaire aux comptes affirme que les clubs professionnels français ont perdu 700 millions d'euros de recettes en deux saisons (400 M de droits télévisés et 300 M de transferts), auxquels s'ajoutent les pertes liées à l'absence de revenus de billetterie et au sponsoring.

"Avant transferts, on est sur une perte d'exploitation de 1,4 milliard d'euros" à l'issue de la saison 2020/21, contre 1,2 milliard d'euros la saison précédente, affirme-t-il. Et l'homme fort de la DNCG d'évoquer un endettement qui "s'est envolé" jusqu'à atteindre "plus de 1 milliard aujourd'hui", des capitaux propres "divisés par quatre en deux ans" et une incertitude persistante sur les 330 millions d'euros que Canal+ rechigne à payer pour diffuser uniquement deux matches de Ligue 1 par journée.

Des réformes nécessaires

"Sans réforme volontariste, courageuse et immédiate, il n'y a pas d'issue au-delà de la saison à venir", prévient Jean-Marc Mickeler. "Si la France devait affronter une quatrième vague de Covid avec zéro jauge, si les 330 M€ venaient à ne pas être au rendez-vous, on ne pourrait pas exclure des dépôts de bilan sur la saison 2021-2022. Mais ce n'est pas le scénario central", a-t-il affirmé.

Pour Jean-Marc Mickeler, il convient d'être "extrêmement courageux sur la réforme du modèle" existant, en réduisant notamment la masse salariale des clubs et en l'encadrant (via un "salary cap", soit une enveloppe globale maximale), en limitant à 25 le nombre de joueurs sous contrat en exceptant ceux formés au club, et en réformant l'usage des prêts "afin d'éviter les mesures de contournement".