Incidents Lens-Lille : deux matches à huis clos au stade Bollaert, les supporters mécontents

Lens Lille
Les débordements observés lors de Lens-Lille, samedi, entraînent une sanction à l'encontre du club artésien. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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avec AFP , modifié à
Des gradins vides à Lens jusqu'à début octobre : la commission de discipline de la Ligue a sanctionné lundi le club d'un huis clos à titre conservatoire pendant au moins deux matches. L'enquête sur les "graves débordements" entre supporters lensois et lillois, samedi, se poursuit, tandis que l'association nationale des supporters pointe une décision qui manque sa cible.

En ce début de saison de Ligue 1, le retour des supporters dans les tribunes s'avère particulièrement houleux : après les heurts de Montpellier-Marseille puis de Nice-Marseille, l'instance disciplinaire de la Ligue de football professionnel (LFP) a dû se pencher lundi sur les incidents survenus lors du derby du Nord entre Lens et Lille (1-0), de la 6e journée. Et "au regard des graves débordements intervenus", elle a décrété un huis clos total au stade Bollaert-Delelis de Lens jusqu'au terme de l'instruction, avant une décision attendue le 6 octobre.

Des sanctions appropriées ?

Cette mesure de huis clos concerne pour l'heure deux rencontres de Ligue 1 du Racing, contre Strasbourg mercredi et Reims le 1er octobre. La commission a également décidé la fermeture du parcage de supporters lillois quand le Losc joue à l'extérieur, à commencer par le déplacement prévu à Strasbourg samedi pour la 8e journée de L1. 

L'association nationale des supporters juge ces sanctions disproportionnées et inadaptées : "C'est très facile de prendre des sanctions collectives, de fermer les tribunes, de retirer des points aux clubs", juge Pierre Barthélémy, avocat de l'ANS. "En revanche, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup moins d'efforts qui sont menés quand faut identifier individuellement les personnes et les sanctionner, alors que c'est la clef. Ceux qui sont prêts à jeter des sièges sur la tête d'enfants ou ceux qui sont prêts à descendre sur le terrain pour frapper un joueur, ce n'est pas parce que le club risque un huis clos ou un point de retrait qu'ils vont changer leur comportement." 

Six blessés légers lors des échauffourées 

Il s'agit des premières sanctions disciplinaires prises après les heurts observés samedi après-midi à Bollaert. À la mi-temps du match, des dizaines de supporters lensois ont envahi le terrain pour aller en découdre avec le parcage des Lillois. Les échauffourées, limitées par l'intervention des CRS, ont fait six blessés légers. Deux spectateurs ont été interpellés, dont un pour avoir lancé un siège sur les forces de l'ordre.

Ce supporter lillois âgé de 26 ans a été jugé lundi après-midi pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique" avec "arme par destination", à savoir "un siège arraché". Sa comparution immédiate a été renvoyée au 18 octobre à 14 heures.

Une plainte du RC Lens

L'homme est ressorti en liberté sous contrôle judiciaire assorti de plusieurs interdictions jusqu'au jugement, notamment l'interdiction d'assister aux matches du Losc et de Lens et de se rendre aux abords des stades pendant et avant les matches. "Ça ne m'est jamais arrivé d'avoir un comportement comme ça. Je suis désolé pour l'acte que j'ai pu faire, je ne pensais pas blesser la personne", a-t-il dit aux juges. Pour ces violences avec trois circonstances aggravantes, il encourt sept ans d'emprisonnement, a dit le procureur.

Pour sa part, le RC Lens a déposé plainte "notamment pour les faits de dégradations et d'usage des fumigènes", a indiqué le parquet de Béthune à l'AFP. En raison de ces incidents, "fermement" condamnés dimanche par la LFP, le coup d'envoi de la seconde partie de la rencontre a été décalé de 30 minutes. Les Sang et Or se sont imposés 1 à 0.