Les handballeurs s'unissent pour pousser un "coup de gueule" : "On est confronté à des cadences effrénées", déplore Karabatic

© PATRIK STOLLARZ / AFP
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Romain David , modifié à
Interrogé par Matthieu Belliard, sur Europe 1, Nikola Karabatic fait partie des handballeurs qui dénoncent dans une vidéo le trop grand nombre de matches joués par saison, et leurs conséquences sur la santé des joueurs.
INTERVIEW

Les stars du handball dénoncent un calendrier international surchargé. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux mercredi 3 avril, plusieurs joueurs, parmi lesquels le Français Nikola Karabatic, le Danois Mikkel Hansen, la Roumaine Cristina Neagu, ou encore la Suédoise Isabelle Gullden demandent aux autorités sportives de prendre en considération l'impact que peut avoir sur leur santé physique et psychologique ces cadences très élevées, avec en moyenne plus de 80 rencontres dans l'année. Un message adressé à la fois à la Fédération internationale, à la Fédération européenne et aux ligues.

"C'est la première fois que l'on se réunit, handballeurs et handballeuses, pour faire un mouvement concerté", se félicite au micro de Matthieu Belliard, dans Le Grand journal du soir sur Europe 1, Nikola Karabatic. "Ça fait des années qu'on nous augmente le rythme des matches sur les compétitions internationales : les Championnats du monde, d'Europe, mais aussi la Ligue des champions. On est confronté à des cadences effrénées", explique le joueur du PSG, également demi-centre de l'équipe de France.

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Ainsi, aux derniers Championnats du monde, la France a dû disputer dix matches en 17 jours, et les déplacements d'une rencontre à l'autre ont été organisés sur les temps de repos des joueurs. "On a joué les cinq premiers matches en sept jours. Ce sont des rythmes trop élevés", s'agace Nikola Karabatic.

Un risque accru de blessure

Outre la fatigue, qui peut impacter la performance, ces cadences ont également des conséquences sur la bonne santé physique des handballeurs. "Les joueurs exposés à ces rythmes-là se blessent plus souvent et plus durement. Notre corps, c'est notre outil de travail. C'est pour ça que l'on pousse ce coup de gueule", poursuit Nikola Karabatic, toujours au micro d'Europe 1. "En équipe de France, on a eu deux très grosses blessures : notre capitaine, Cédric Sorhaindo, avec une blessure musculaire qui l'a arrêté pendant deux-trois mois et Cyril Dumoulin, notre gardien, qui s'est rompu les ligaments croisés."

La question du nombre de matches disputés dans l'année est l'un des serpents de mer du handball. Nikola Karabatic rappelle ainsi qu'elle a déjà été soulevée à plusieurs reprises par les syndicats de joueurs, sans effet jusqu'à présent. "On a vu des rythmes qui ont augmenté alors que l'on pestait déjà contre ça." Pour l'ancien Montpelliérain, une grève pourrait éventuellement constituer une prochaine étape afin d'être mieux entendu. "Si tout le monde [les handballeurs] le veut, moi je suis un joueur de sport collectif, je suivrais", lâche-t-il.