Les anciens skieurs français saluent la mémoire du "précurseur" Jean Vuarnet

Inventeur de la position "de l’œuf" et champion olympique de descente, Jean Vuarnet s’est éteint à l'âge de 83 ans.
Inventeur de la position "de l’œuf" et champion olympique de descente, Jean Vuarnet s’est éteint à l'âge de 83 ans. © STAFF / AFP
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Julien Pearce et Walid Berrissoul avec T.M. , modifié à
Au micro d'Europe 1, les anciens skieurs Luc Alphand et Marielle Goitschel ont rendu hommage à Jean Vuarnet, décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 83 ans.
TÉMOIGNAGE

Le 22 février 1960, lors des Jeux olympiques d’hiver aux États-Unis, il marquait l’histoire de son sport. Le skieur Jean Vuarnet, premier champion sacré sur des skis en métal et non plus en bois, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 83 ans, laissant un héritage à ses disciples de toutes les générations.

"It's a Vuarnet Day". Parmi eux, Luc Alphand, qui reste à ce jour le dernier français à avoir remporté le classement général de la coupe du monde de ski, en 1997. "Jean Vuarnet, c’est l’un des grands noms du ski français", salue-t-il au micro d’Europe 1. "C’est l’un des précurseurs d’une méthode moderne, les premiers déjà à pratiquer une forme d’entraînement l’été. Vuarnet, c’est aussi un nom qui sonne. Il a su créer une marque – de lunettes, ndlr - qui a vécu et qui vivra longtemps. Il y avait une phrase qui disait, quand on mettait ses lunettes, ‘it’s a Vuarnet Day today’. Aujourd’hui, c’est un jour pour Vuarnet et donc, tout notre hommage", lâche depuis le Dakar celui qui s'est reconverti pilote automobile.

"On était souvent ensemble". Précurseur, Vuarnet l’est assurément. C’est à lui que l’on doit la fameuse position de recherche de vitesse, ou position de "l'œuf" - jambes fléchies, bras rapprochés et tronc replié pour parfaire l'aérodynamisme -, une technique toujours enseignée dans les écoles de ski cinquante ans plus tard. La double championne olympique (1964, 1968) Marielle Goitschel avait alors 14 ans. "Après, il nous a soutenu, il était souvent là, on était souvent ensemble", se rappelle-t-elle sur Europe 1.

"Un intellectuel, pas un montagnard". "C’était un type qui était un petit peu comme le petit canard au milieu des cygnes. On ne va pas dire que Jean faisait partie des gens qu’on retrouvait tout le temps autour de la table des anciens skieurs. Il reste toujours l’homme qui a viré les skieurs de l’équipe de France en 1973. Cela fait partie de ses erreurs, mais c’était un intellectuel Jean, ce n’était pas un montagnard dans le sens propre du terme".  

Une de ses dernières sorties avait eu lieu en février 2016 à Chamonix, à l'occasion de l'étape de Coupe du monde, pour fêter les 10 ans du titre olympique de descente d'Antoine Dénériaz. L'assistance avait découvert un vieux monsieur fragilisé, obligé de s'asseoir, mais toujours très fin d'esprit.