On le surnommait le "James Dean" des sommets. C'était l'un des meilleurs free riders en snowbard du monde : le Français Marco Siffredi. Le jeune homme s'est tué à 23 ans, en 2002, dans l'Himalaya, après s'être lancé un défi fou : grimper au sommet de l'Everest et en redescendre par la voie la plus difficile. Chez Christophe Hondelatte mercredi, l'alpiniste et compagnon de cordée de Marco Siffredi, Bertrand Delapierre, revient sur ce challenge qui a coûté la vie à son ami.
1.800 mètres de dénivelé. Marco Siffredi avait réussi son défi une première fois, à 22 ans, au printemps 2001. À l'époque, il descend l'Everest par le couloir Norton, 1.800 mètres de dénivelé et quatre heures de descente. Il est le premier et le seul, encore aujourd'hui, à avoir réussi cet exploit. "Il y a deux skieurs qui ont essayé de faire le fameux Norton et malheureusement, un des deux est mort sur une erreur technique et l'autre a eu la présence d'esprit de rebasculer sur la voie normale", raconte Bertrand Delapierre.
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Le Hornbein ou rien. Mais ce premier exploit n'a pas suffi à Marco Siffredi. Sitôt la descente terminée, il n'a qu'une seule idée en tête : réitérer cet exploit mais, cette fois-ci, en passant par le couloir Hornbein. C'est la voie la plus difficile. Une pente étroite, avec des passages où l'inclinaison atteint 45°. "Tant qu'il n'avait pas fait le Hornbein, il ne voulait pas passer au projet suivant", indique son ancien compagnon de cordée.
Bertrand Delapierre et Christophe Hondelatte © Europe1
"Je reste dans l'idée d'un problème technique". Marco Siffredi se lance dans ce défi le 8 septembre 2002, à 15h15. On ne le reverra plus. "Ce n'est pas facile pour la famille, les amis, de ne pas savoir où il est et de ne pas avoir une vraie fin à l'histoire", confie Bertrand Delapierre au micro de Christophe Hondelatte.
On n'a jamais retrouvé le corps de Marco Siffredi. Impossible, donc, de savoir ce qu'il s'est passé cet après-midi-là. Avalanche ? Chute ? Problème technique ? "J'ai plaisir à me dire qu'il n'est pas tombé et qu'il lui est arrivé autre chose. On garde ainsi l'image du snowboarder qui ne tombe jamais", conclut Bertrand Delapierre.