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Alexis Patri
Le canoéiste aux trois médailles d'or olympiques et président du comité d'organisation des Jeux olympiques était l'invité d'Anne Roumanoff lundi dans "Ça fait du bien". Tony Estanguet explique comment il veut faire des JO 2024 à Paris l'occasion de lutter contre les conséquences sanitaires de notre mode de vie de plus en plus sédentaire.
INTERVIEW

206 nations, 15.000 athlètes, des millions de téléspectateurs. En 2024, Paris et la France vont vibrer aux rythmes des Jeux olympiques. L'athlète Tony Estanguet, président du comité d'organisation, veut que cet évènement sportif fasse rêver ses spectateurs. Mais il voudrait aussi que ces JO soient utiles à notre santé, mise à mal par notre mode de vie sédentaire, comme il l'explique lundi au micro d'Anne Roumanoff dans Ça fait du bien.

Le canoéiste aux trois médailles d'or olympiques rappelle que l'édition française des JO sera une vitrine mondiale pour notre pays. "On veut faire rêver les gens : il y aura des épreuves au pied de la tour Eiffel, dans les jardins du château de Versailles, aux Invalides, au Grand Palais... Dans des endroits où l'on va mettre en scène le plus beau paysage de notre pays", détaille-t-il. "Ce mariage entre la culture et le sport, je pense que c'est inédit et que ça vaut la peine d'être ambitieux."

"Un évènement utile qui laisse une trace"

Mais le rêve ne peut, selon Tony Estanguet, pas être le seul objectif de l'organisation des Jeux olympiques. "On veut aussi que cet événement soit utile et qu'il laisse une trace", explique-t-il. "Et on n'est pas très à l'aise quand l'Organisation mondiale de la santé (l'OMS) nous dit que 85% des enfants ne pratiquent pas assez d'activité physique, et que ça met en danger leur santé."

Le président du comité d'organisation des JO veut donc faire de cet évènement l'occasion d'une lutte contre la sédentarité et ses conséquences néfastes sur notre santé. Il rappelle que 55% des enfants de 7 à 12 ans passent deux heures par jour devant un écran, alors qu'il faudrait absolument qu'ils fassent 30 minutes d'activité physique par jour.

Faire découvrir le sport aux enfants

"Sans cette activité physique, il y a 30% de risques supplémentaires de déclencher une maladie chronique", alerte Tony Estanguet. "Or, la solution existe. L'OMS nous dit qu'en faisant 30 minutes d'activité physique par jour, on réduit considérablement ces risques-là. Ce n'est pas compliqué à mettre en place, y compris à l'école."

Des programmes de sensibilisation ont déjà été mis en place dans certains établissements. "L'idée est de faire découvrir aux enfants que, dans notre pays, ils ont la possibilité de trouver un sport qui va leur plaire, notamment avec les activités en extérieur", explique le sportif. "On a envie que les enfants s'intéressent aux sports d'équipe, aux sports de combat, aux sports de raquette, aux sports de nature, etc."

Mais l'athlète rappelle que les adultes sont, eux aussi, concernés par les risques sanitaires dus au manque d'activité. "On a tous un mode de vie qui est de plus en plus sédentaire, avec des modes de transport qui nous déposent devant la porte. On ne fait plus d'efforts", regrette-t-il.

Pour les adultes, la solution est la même que pour les enfants. "Il faut marcher 30 minutes par jour. Pour les adultes, c'est le minimum", rappelle Tony Estanguet. "Tout le monde peut faire dix minutes de marche, trois fois dans la journée, ou une fois une demi-heure. La marche compte, prendre les escaliers compte, chaque effort compte." Selon le sportif, nous n'avons donc plus d'excuses pour prendre soin de notre santé.