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"C'est pas moi, c'est…" Les sportifs font preuve d'imagination lorsqu'ils sont contrôlés positifs à une substance interdite. Les journalistes Christophe Duchiron et Manuel Tissier ont recueilli ces histoires parfois loufoques dans un livre, "À l'insu de mon plein gré, les plus belles excuse du dopage". Petit florilège des meilleurs argumentaires.
INTERVIEW

Le monde du sport regorge d'histoires de dopage, des plus farfelues aux plus élaborées, des plus cocasses aux plus tragiques. Les journalistes Christophe Duchiron et Manuel Tissier ont compilé 100 anecdotes diverses dans le livre À l'insu de mon plein gré, les plus belles excuse du dopage, qui vient d'être publié aux éditions Solar. Au micro Europe 1 de Philippe Vandel dans Culture Médias, Manuel Tissier, rédacteur en chef adjoint à Stade 2, évoque quelques unes des "meilleures" excuses avancées par les sportifs pour justifier leur contrôle positif auprès des autorités.

L'excuse conjugale

"Junsuke Inoue, grande star du billard au Japon, a pris des stéroïdes, qui sont un produit qui fait gonfler les muscles. Cela n'est pas forcément le premier attribut d'un joueur de billard. Ce qu'il explique, c'est qu'il avait pris un produit pour stimuler sa sexualité et pour honorer sa femme. Les stéroïdes qui étaient présents dans le produit sont ressortis lors du contrôle antidopage. Il a été suspendu pendant deux ans."

L'excuse impréparée

"Lorsque Kelly White est prise pour dopage après les Championnats du monde d'athlétisme en 2003, elle dit 'c'est parce que je suis narcoleptique'. Elle l'avouera plus tard : elle ne savait pas ce qu'était la narcolepsie. C'est son médecin qui lui avait dit d'avancer la narcolepsie, parce que ce genre de médicament pouvait correspondre avec la narcolepsie. Les sportifs sont parfois un peu sous influence."

L'excuse familiale

"Sara Errani, une joueuse de tennis italienne qui a été finaliste à Roland-Garros (en 2012), est attrapée à cause d'un stimulateur hormonal, le letrozole, en 2017. Je pense que les équipes médicales ont constaté que cette hormone était présente dans un médicament contre le cancer. Sara Errani explique donc que sa maman, qui lui fait des pâtes, a malencontreusement fait tomber ses pilules dans le bouillon pour préparer les pâtes, qu'elle a mangé les bonnes pasta et qu'elle s'est retrouvée positive."

L'excuse animale

"Le footballeur italien Fabio Cannavaro a trouvé des traces de cortisone dans ses urines en 2009, mais il avait une bonne excuse : il a été piqué par une guêpe. Il a mis une crème la veille du contrôle où il s'est fait piquer. Il a fourni une autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (AUT), ce qui est un peu la carte d'immunité du sportif qui se fait prendre pour dopage. Grâce à ça, le comité national italien, qui gère les affaires de dopage, lui a dit qu'il avait le droit."

L'excuse improbable

"L'une de mes excuses préférées est celle de Fatima Yvelain, une coureuse française qui, à 43 ans, s'est fait prendre pour dopage avec de l'EPO. Elle a expliqué qu'elle avait couru un semi-marathon à Perpignan. Il a beaucoup plu ce jour là, ils sont passés à côté d'un hôpital et l'eau a dégouliné sur des déchets hospitaliers qui contenaient de l'EPO. Elle a marché dans une flaque et a éclaboussé son pantalon, ainsi que ses parties intimes. Elle a donc fait pipi de l'EPO."