La Russie a camouflé en 2015 un cas de dopage concernant un de ses internationaux de football, Ruslan Kambolov, qui a ensuite quitté l'équipe nationale, affirme la chaîne de télévision publique allemande ARD, en s'appuyant sur les dires d'un lanceur d'alerte.
Positif à la dexamethasone. Le joueur a fait l'objet d'un contrôle anti-dopage positif à la dexamethasone, une substance dotée de propriétés anti-inflammatoires, mais ce cas n'a jamais été communiqué à l'Agence mondiale antidopage (AMA), selon ARD qui cite des extraits du journal de bord du lanceur d'alerte Grigori Rodchenkov, à l'origine du scandale de dopage institutionnalisé en Russie. La chaîne allemande a révélé dans le passé plusieurs scandales liés aux pratiques de dopage en Russie. Ses recherches ont notamment conduit aux sanctions prises contre ce pays lors des Jeux olympiques.
Un agent du FSB à la manœuvre. L'échantillon d'urine du footballeur a été échangé le 10 juin 2015 par un agent des services secrets russes FSB, poursuit la chaîne. Le joueur a ensuite été écarté de la sélection russe, officiellement en raison d'une blessure à un mollet. "Kambolov a été classé cas de dopage, la Fifa est au courant", assure le lanceur d'alerte. La Fifa a affirmé "ne pas pouvoir commenter" ces informations.
Un lanceur d'alerte qui vit caché. Rodchenkov est un médecin qui vit caché aux Etats-Unis depuis 2016. Selon lui, le dopage est beaucoup moins présent dans le football que dans l'athlétisme ou l'haltérophilie, en raison des enjeux médiatiques et financiers. Un joueur pris pour dopage risquerait de tout perdre, tout comme son agent, selon lui.