Euro : ce qu'il faut retenir de la victoire de l'Italie aux tirs au but contre l'Espagne

L'Italie se qualifie pour la finale en battant l'Espagne aux tirs au but.
L'Italie se qualifie pour la finale en battant l'Espagne aux tirs au but. © JUSTIN TALLIS / POOL / AFP
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Gauthier Delomez , modifié à
L'Italie s'est qualifiée pour la finale de l'Euro mardi soir après avoir battu l'Espagne au terme de la séance des tirs au but (1-1 a.p., 4 t.a.b à 2). La Squadra Azzurra jouera dimanche, toujours à Wembley, la finale contre le vainqueur de l'autre demi-finale de mercredi, entre l'Angleterre et le Danemark.

C'est bon pour l'Italie ! La Squadra Azzurra se hisse en finale de l'Euro après avoir éliminé l'Espagne, mardi soir au terme de la séance des tirs au but (1-1 a.p., 4 t.a.b. à 2). C'est le milieu de terrain de Chelsea, Jorginho, qui a marqué le dernier tir de la séance pour envoyer son équipe en finale dans le même stade de Wembley, à Londres, dimanche soir (21 heures). Les manqués de Dani Olmo et d'Alvaro Morata auront annihilé les espoirs de la Roja dans cet exercice. L'Italie devient la deuxième nation à rejoindre la finale d'une compétition majeure pour la dixième fois, derrière l'Allemagne (14).

La Roja n'a en revanche pas eu la même réussite qu'elle avait eu au tour précédent contre la Suisse, où elle avait bénéficié des tirs au but ratés de la Nati pour se qualifier. L'Euro de l'Espagne reste tout de même un succès alors que la sélection ibérique n'avait plus atteint ce stade de la compétition depuis sa victoire à l'Euro 2012.

Le rendez-vous : l'Italie, neuf ans après

Une résurrection divine pour la Squadra Azzurra. Trois ans après l'échec de l'Italie en qualifications à la Coupe du monde 2018, le sélectionneur Roberto Mancini a réussi son pari de remettre la Nazionale sur le droit chemin pour finalement l'emmener jouer une dixième finale en compétition majeure. Une prouesse qu'il doit en grande partie à son collectif soudé et plus efficace offensivement. Son ailier gauche Federico Chiesa, fils de l'ancien attaquant de la Squadra Enrico, a encore été l'auteur d'une belle prestation en ouvrant le score à l'heure de jeu (1-0). Ils sont désormais cinq dans l'équipe - Chiesa, Pessina, Insigne, Immobile et Locatelli - à avoir marquer au moins deux buts dans la compétition.

L'Italie a ensuite réussi à contenir les attaques espagnoles, ne cédant qu'à une seule reprise sur toutes les occasions concédées. Avec cette demi-finale, l'Italie signe un 32e match consécutif sans défaite et améliore un record qu'elle était déjà en train de battre dans cet Euro. La Nazionale peut donc rêver de soulever une deuxième fois le trophée Henri-Delaunay, longtemps après l'équipe italienne victorieuse en 1968.

Les joueurs décisifs : Donnarumma héros, Morata malheureux

Dans ces matches au sommet, il y a toujours des héros. Le jeune gardien italien Gianluigi Donnarumma (22 ans) est assurément le joueur décisif de cette rencontre grâce à son arrêt sur la tentative de l'attaquant Alvaro Morata lors de la séance des tirs au but. Le futur gardien du PSG s'est aussi montré à son avantage tout au long de la rencontre, stoppant les tirs espagnols à des moments clés (25e, 58e, 98e).

Une performance qui fait donc un malheureux, en l'occurrence le joueur de la Juventus Turin Alvaro Morata. Héros de la Roja par son égalisation à la 80e minute (1-1), l'attaquant s'est montré maladroit ensuite, notamment sur une reprise de volée contrée dans la surface de réparation (98e), avant de manquer le quatrième tir au but de son équipe. Une tentative repoussée par le gardien italien qui ne va pas rehausser la cote de popularité de l'avant-centre espagnol, critiqué inlassablement par ses propres supporters pour son manque d'efficacité répété devant le but.

Les faits : les occasions manquées par l'Espagne et la main non sifflée de Chiellini

Si l'Italie doit en grande partie sa qualification en finale à son gardien Gianluigi Donnarumma, c'est parce que l'Espagne a manqué beaucoup d'occasions au cours de la rencontre. Son trio offensif Ferran Torres-Olmo-Oyarzabal a pêché dans la finition alors qu'il était régulièrement servi dans de bonnes conditions par les milieux espagnols. L'attaquant de la Real Sociedad Mikel Oyarzabal a échoué à plusieurs reprises, d'abord en manquant son contrôle à l'entrée de la surface de réparation (13e) puis en ratant sa reprise de la tête seul face à Donnarumma (65e). Son coéquipier Dani Olmo n'a lui pas eu plus de réussite, que ce soit dans la surface de réparation par deux tentatives (25e) ou de loin (33e).

Le capitaine de la Roja Sergio Busquets a également manqué le cadre au retour des vestiaires, alors qu'il bénéficiait d'une belle situation à 20 mètres du but italien (52e). La partie aurait pu finalement basculer à la fin du temps réglementaire, lorsque le défenseur de la Nazionale Giorgio Chiellini s'est retrouvé à terre et a arrêté le ballon avec le bras (90e). L'arbitre allemand Felix Brych a tout de suite signalé qu'il n'y aurait pas penalty, donnant lieu à une prolongation fébrile entre deux équipes qui n'osaient plus vraiment prendre de risques.

La performance : Pedri, maestro à 18 ans !

Malgré l'élimination en demi-finales, l'Espagne s'est découvert mardi soir un jeune milieu de terrain au talent déjà hors normes. Pedri Gonzalez, 18 ans, a réalisé une partie sensationnelle sur le côté gauche du milieu espagnol par sa précision et son sens du jeu. Le milieu du FC Barcelone a réussi l'intégralité de ses passes durant la rencontre - 60 passes réussies sur 60 tentées jusqu'à la 105e minute -. Mieux, la plupart de ses distributions se faisaient dans le camp adverse pour tenter à chaque fois de trouver une solution offensive.

En début de partie, Pedri a exécuté un centre remarquable qui aurait pu être décisif pour Oyarzabal, si l'attaquant avait réussi son contrôle (13e). En seconde mi-temps, sa remise pour Ferran Torres est à l'origine d'une nouvelle action dangereuse pour la Roja. En tout cas, il s'agit d'une performance XXL de la pépite espagnole qui rappelle une légende du football ibérique, Andres Iniesta, véritable métronome au milieu de terrain tout au long de sa carrière. Le jeune espagnol évolue, comme Iniesta, au FC Barcelone. Sa maîtrise observée mardi soir lui promet de futurs grands jours, en club comme en sélection.