Euro 2016 : maintenir ou non les "fan zones", nouveau combat politique

Manuel Valls confirme le maintien des fan-zones. © AFP
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Hugo Francés , modifié à

Alors que la menace terroriste reste élevée, le maintien des "fan zones" s'invite de plus en plus dans le débat politique. Et chacun se renvoie la balle.

Alors que le coup d'envoi de l'Euro en France sera donné dans moins de 20 jours, la question des "fan zones" est plus que jamais d'actualité sur la scène politique. Les "fan zones", périmètres réservés aux supporters au cœur des villes, doivent voir le jour dans les dix villes accueillant l'Euro.

"Les 'fan zones' seront maintenues". Interrogé sur la question par BFM TV et i24 News, le Premier ministre Manuel Valls a précisé sa position : "L'Euro doit avoir lieu [...] nous n'allons pas annuler le Tour de France, nous n'allons pas annuler le festival d'Avignon", avant de poursuivre : "Nous avons besoin de vivre, sinon c'est la peur, et la peur c'est le repli sur soi, c'est une victoire des terroristes". Il s'agit en somme du même discours que lors de sa venue à Europe 1 en mars dernier, y compris concernant les "fan zones" qui seront "contrôlées, protégées par des services de sécurité publics et privés [...] Sauf événement, sauf menace particulière, ces 'fan zones' seront maintenues", a ainsi assuré le Premier ministre.

Le même discours a un détail près. Le Premier ministre a cette fois interpellé les organisateurs de manifestations, en leur demandant "d'assumer leurs responsabilités". L'Euro qui se déroulera en France est organisé par l'UEFA, et non par la Fédération française de football, comme le fut la dernière finale de la Coupe de France, entre l'OM et le PSG, marquée par plusieurs incidents dans le stade.

"Les 'fan zones', c'est un risque". Dans le même temps, au journal de 20-Heures de TF1, Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a pris le contre-pied du Premier ministre. "Il fallait maintenir l'Euro, c'est une bonne décision [...] Mais les 'fan zones', je trouve que c'est un risque, j'espère de tout cœur que tout se passera bien, mais je pense qu'on a autre chose à faire de nos policiers, de nos gendarmes, avec le risque d'aujourd'hui, que de garder des 'fan zones'".

Un sentiment qui fait écho aux avertissements martelés par David Douillet, député les Républicains, samedi, sur Europe 1 : "100.000 personnes sous la Tour Eiffel, un objectif apporté sur un plateau à Daech". Et à ceux de Marine Le Pen, vendredi, sur notre antenne : "Nous sommes dans une situation de danger exceptionnel, donc on ne crée pas des lieux où vont se réunir des dizaines de milliers de jeunes".

Des portiques de sécurité pour la "fan zone" de Lyon. La Ville de Lyon entend bien se doter du système le plus sûr pour assurer la sécurité de sa fan-zone installée sur la Place Bellecour. En effet, les quatre entrées de la zone seront équipées de cinq portiques de sécurité chacune, ce qui devrait permettre plus de fluidité et de sécurité que les fouilles manuelles.