Dopage : suspendue pour soustraction à un contrôle, Clémence Calvin s'explique

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Clémence Calvin affirme que les personnes qui voulaient procéder à un contrôle antidopage à Marrakech ont usé de la force. © Andrej ISAKOVIC / AFP
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avec AFP , modifié à
La marathonienne française Clémence Calvin, suspendue à titre provisoire pour soustraction à un contrôle antidopage, a tenu une conférence de presse à son retour en France, mercredi.

La marathonienne Clémence Calvin, vice-championne d'Europe en titre de la spécialité, s'est vue notifier par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) une suspension à titre provisoire pour s'être soustraite à un contrôle antidopage au Maroc. C'est son avocat, Me Arnaud Péricard, qui a annoncé la nouvelle mercredi, au retour en France de l'athlète, qui a tenu une conférence de presse pour s'expliquer sur cette affaire. 

"Tout sauf un contrôle"

Clémence Calvin s'est vue "notifier deux manquements : un manquement à une obligation de géolocalisation, un 'no show', le 27 mars après 20 heures. Deuxièmement, elle s'est vue notifier par l'AFLD une suspension à titre provisoire, dans le cadre d'une procédure disciplinaire qui est motivée par une soustraction, j'ouvre les guillemets, 'à un prélèvement d'échantillon'", a expliqué Me Arnaud Péricard.

Devant les journalistes, mercredi, Clémence Calvin a défendu sa version des faits : "Ce que j'ai vécu le 27 mars [à Marrakech, NDLR], c'était tout sauf un contrôle. C'était d'une grande violence, une incompréhension de ce qui m'arrivait. (…) Des gens sont arrivés en me saisissant le bras et en disant : 'Police française. Il est où Dahmani [son compagnon et entraîneur, NDLR] ?' Je n'ai pas compris. C'est vraiment la première fois que je me faisais attaquer de la sorte."

"On nous a raconté qu'il y avait trois personnes qui avaient arpenté le quartier en tapant aux portes en se présentant comme la police française et qui cherchaient 'les Français'", a-t-elle poursuivi. "À aucun moment, ils ne se sont présentés comme des représentants ou des contrôleurs. Et je n'ai reçu aucun document. (…) À aucun moment, on ne m'a dit : 'On va faire un prélèvement.' (…) Mon mari n'est jamais intervenu. Il est d'ordinaire très calme. Il a éclaté... dans la voix. C'était une dispute."

Son compagnon suspendu, le marathon de Paris compromis

Samir Dahmani a également été suspendu provisoirement par l'AFLD, le temps de l'enquête, pour "obstruction à un contrôle antidopage", a précisé Me Péricard. Celui-ci va dans "les heures qui viennent engager un certain nombre de procédures, notamment de recours, qu'ils soient administratifs ou judiciaire, afin de faire lever cette suspension provisoire", a-t-il précisé.

Clémence Calvin figurait sur les listes de départ du marathon de Paris dimanche, où elle espérait réaliser les minima pour les Jeux olympiques de Tokyo. La suspension provisoire à titre conservatoire ne permet pas une participation, a ajouté Me Péricard, précisant qu'un recours est possible devant le Conseil d'État. "Le marathon de Paris, si je dois le courir, je le courrais parce que je suis fière et forte. Je n'ai aucun doute sur moi. Je suis quelqu'un d'intègre", a indiqué Calvin, en pleurs.

L'AFLD contredit cette version

L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a fermement démenti la version de Clémence Calvin. Le secrétaire général de l'AFLD, Mathieu Teoran, a fermement démenti les "allégations particulièrement graves, dénuées de tout fondement", selon lesquelles trois agents auraient agi avec violence et se seraient présentés sous une fausse identité. L'AFLD "entend donner toutes les suites, y compris judiciaires, que ces allégations réclament". "Jamais un préleveur de l'AFLD n'use de la force", a assuré Mathieu Teoran lors d'un point presse au siège de l'agence à Paris, quelques minutes après celui de Clémence Calvin au cabinet de son avocat.