JO de Rio : les contrôles antidopage pointés du doigt

Plus de 4.000 athlètes n'ont subi aucun contrôle antidopage lors des JO de Rio.
Plus de 4.000 athlètes n'ont subi aucun contrôle antidopage lors des JO de Rio. © Fabrice COFFRINI / AFP
  • Copié
T.M. avec AFP , modifié à
Personnel pas assez formé, problèmes logistiques, tests non menés… De "sérieux manquements" dans les contrôles antidopage ont été observés à Rio.

L'ombre du dopage continuer de planer sur les Jeux de Rio. Trois mois après la compétition, l'Agence mondiale antidopage (AMA) dénonce de "sérieux manquements logistiques" qui ont affecté les contrôles, en août dernier. Et les résultats du rapport publié jeudi ne sont pas très rassurants, loin de là.

Plus d'un athlète sur trois n'a pas été testé. Sur les 11.470 athlètes participant aux Jeux, 4.125 n'ont ainsi jamais été contrôlés, ni à Rio, ni dans les mois précédant l’événement, soit plus de 35%. Parmi eux, 1.913 exerçaient pourtant un sport jugé à "haut risque" de dopage. Mais le plus étonnant reste peut-être les raisons avancées. Les experts indépendants ont notamment constaté que certains sportifs n'ont, tout simplement, "pas pu être trouvés" pour faire le test. "Certains jours, jusqu'à 50% des tests prévus ont été annulés pour cette raison", écrit l'AMA. Dans ce cas, les athlètes en question pouvaient être convoqués un autre jour ou ciblés lors de contrôles en compétition, mais "souvent, ces contrôles n'ont pas été effectués non plus".

La liste des échecs ne s'arrête pas là. L'agence, invitée au Brésil par le Comité international olympique (CIO), pointe également l'absence de contrôles hors-compétition pour les footballeurs. Quant aux haltérophiles, particulièrement exposés aux risques de dopage, ils n'ont connu que "peu voir aucun" prélèvement sanguin. Plusieurs athlètes se sont eux-mêmes étonnés de n'avoir subi qu'un prélèvement d'urine. Enfin, près de 100 échantillons collectés ne correspondaient... à aucun athlète. 

Le personnel pas assez formé. Si les objectifs quotidiens de tests hors compétition, dans le Village olympique, n'ont pas été atteints, c'est aussi en partie à cause du manque de personnel correctement formé, notamment celui censé guider les sportifs à travers la procédure. Des problèmes ont également émergé en compétition, lorsque des accompagnants ont été interdits d'accès dans certaines zones, et donc empêchés d'escorter les sportifs vers les contrôles antidopage. Une part importante du personnel n'était pas non plus suffisamment formée pour prélever des échantillons, est-il également souligné.

Du mieux cependant. Jonathan Taylor, qui dirigeait l'équipe de dix observateurs, affirme cependant dans le rapport que le programme antidopage "mis en œuvre et supervisé par le CIO a permis d'atteindre plusieurs résultats positifs". "Le CIO doit être félicité pour son adoption de nouvelles méthodes dans l'exécution du programme antidopage olympique, (...) ainsi que d'autres initiatives telles que l'unité de gestion du passeport biologique de l'athlète (UGPBA) pour la période des Jeux et l'établissement d'une division du Tribunal arbitral du sport (TAS) comme instance d'audition sur l'antidopage". Autant de structures et de résolutions à consolider afin d'éviter de nouveaux scandales dès les Jeux olympiques d'hiver de 2018, à Pyeongchang, en Corée du Sud.