Didier Deschamps Noël Le Graët 1:58
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Noël Le Graët a décidé jeudi de maintenir Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France en vue de la Coupe du monde 2022. Sur Europe 1, l'écrivain Bernard Pascuito, auteur de "Didier Deschamps, la victoire et rien d'autre", critique la manière de décider du président de la Fédération française de football, Noël Le Graët.
INTERVIEW

Sauf cataclysme ou rebondissement inattendu, Didier Deschamps fêtera l'été prochain son dixième anniversaire à la tête de l'équipe de France. Le sélectionneur des Bleus, en poste depuis 2012, a été confirmé dans ses fonctions, jeudi, par le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, et ce en dépit de l'élimination des tricolores en huitièmes de finale de l'Euro contre la Suisse. Pour Bernard Pascuito, auteur de Didier Deschamps, la victoire et rien d'autre (éditions du Rocher), cela relève d'une logique "un peu féodale" au sommet du football français.

Le Graët "nous a roulés dans la farine"

Sur Europe 1, vendredi, l'écrivain estime que ce maintien "était décidé avant même de réfléchir" à l'éventualité de cette reconduction. "Comme souvent avec Noël Le Graët, ce n'est pas très clair. D'abord, il dit qu'il va se donner huit jours de réflexion. Ensuite, il indique qu'ils vont avoir une longue journée d'échanges. Hier (jeudi, ndlr), il nous annonce que dès la première poignée de main, quand Deschamps est arrivé, le sort a été scellé. Je n'y comprends rien", raille-t-il.

Bernard Pascuito va même plus loin dans la critique du puissant patron de la FFF : "Depuis longtemps, il fait beaucoup d'erreurs", dénonce-t-il à propos de Noël Le Graët. "C'est un monsieur qui est très politique. Il nous a encore roulés dans la farine après la défaite en disant 'je vais recevoir Deschamps, je vais prendre une décision dans les huit jours'. Là, il nous sert un discours qui m'a halluciné. En une poignée de main, c'était réglé." Dans Le Figaro, Noël Le Graët a justifié sa décision ainsi : "La question a été réglée en trois minutes. Sa volonté est très forte de continuer, la mienne l'était aussi."

L'exemple de Löw en Allemagne

Sans remettre en cause l'envie de Didier Deschamps de remporter des titres, l'auteur explique sur Europe 1 qu'il aurait fallu procéder au recrutement d'un nouveau sélectionneur. "L'exemple qu'on a de gens qui ont gagné énormément et qui ont ensuite perdu et à qui on a dit 'il faut qu'ils continuent parce qu'ils sont champions du monde', ça s'est mal terminé", défend-il en prenant le cas de l'Allemagne, qui avait le même sélectionneur depuis 2006 : "Joachim Löw, ça se termine de façon catastrophique." À Didier Deschamps de prouver qu'il peut être une exception et mener de nouveau les Bleus à la victoire, au Qatar, à l'automne 2022.