Luis Fernandez face aux auditeurs d'Europe 1
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Cédric Chasseur , modifié à
Invité de l'émission Face aux auditeurs sur Europe 1, Luis Fernandez a accepté d'évoquer l'actualité du Paris Saint-Germain. Entre déception, scepticisme et un brin de colère, son club de cœur ne le laisse pas indifférent. 

Le parcours footballistique de Luis Fernandez est intimement lié à celui du Paris Saint-Germain. Formé au club, il aura disputé 273 matches comme joueur. Avant de revêtir par deux fois le costume d’entraîneur et de diriger 205 rencontres sur le banc parisien. Mais même s'il reste attaché à ce club, celui qui fut plus récemment directeur du centre de formation pendant dix mois coupe court à tout retour. "C'est fini ça, c'est trop tard", avoue Luis Fernandez, invité dimanche de l'émission "Face aux auditeurs", qui reconnait "plusieurs discussions" avec le président Nasser Al-Khelaifi.

Faire vivre l'histoire du club

Né officiellement en 1970, le Paris Saint-Germain fêtera l'an prochain ses 50 ans. Un demi-siècle d’existence que Luis Fernandez espère célébrer avec le club. "On a commencé avec la ville de Saint-Germain-en-Laye à préparer une belle journée au camp des Loges" détaille-t-il. Mais pour que la fête soit totale, il faut réunir toute la famille du PSG selon l'ancien parisien. "Je ne peux pas imaginer un club fêter son cinquantième anniversaire en oubliant ceux qui sont partis et ceux qui sont encore là." 

Pour réussir, Luis Fernandez pense que le club doit inviter "toutes les générations qui se sont succédées". "Je veux que les premiers soient là", comme Juste Fontaine expose-t-il. "Et les présidents aussi", à l'image de Daniel Hechter. "C'est l'histoire du PSG, ça commence là, pas il y a huit, neuf ans". Une pique à Zlatan Ibrahimovic qui, en 2015, avait déclaré que le Paris Saint-Germain était né avec l'arrivée du Qatar. "Quand j'ai entendu un jour quelqu'un dire qu'il n'y a rien eu avant... Je lui dis non tu n'as pas le droit. A l'Inter, au Real, tu ne dis pas ça, parce que sinon tu te sauves vite." Luis Fernandez n'a d'ailleurs pas encore digéré que Nasser Al-Khelaifi n'aie pas réagi à l'époque. 

Donner une chance aux jeunes

Directeur sportif du centre de formation jusqu'à l'été 2018, Luis Fernandez a vu depuis vu partir du PSG beaucoup de jeunes espoirs. "La formation, on l'a met de plus en plus de côté" se désespère celui qui a foulé les pelouses du Camp des Loges. S'il comprend que le PSG aie pu avoir besoin de se conformer au Fair-Play Financier, il regrette que son club n'aie pas gardé "deux ou trois joueurs pour les intégrer avec le groupe professionnel, pour les faire grandir". Luis Fernandez ne cache pas sa déception devant la disparition de l'équipe réserve. "C'est dire qu'on ne veut plus des jeunes au Paris Saint-Germain" selon lui.

Déçu de la fin prématurée de son aventure, dans laquelle il s'était "pris au jeu", Luis Fernandez pense qu'il faut maintenir la formation au sein du Paris Saint-Germain. "Le vivier de Paris est exceptionnel" s'exclame-t-il encore. "Quand je voyais des recruteurs sur le bord du terrain, je leur disait de ne pas s’inquiéter, qu'il y en aurait pour tout le monde", afin de souligner la qualité des jeunes joueurs franciliens.

Une confiance limitée en Thomas Tuchel

Quelques jeunes ont tout de même percés le groupe professionnel, à l'image de Colin Dagba ou Loïc Mbe Soh. La titularisation du jeune défenseur central au poste de latéral droit contre Reims (0-2) en septembre a d'ailleurs contrarié Luis Fernandez. "Thomas Tuchel m'a un peu énervé avec les jeunes" avoue-t-il. L’entraîneur allemand ne bénéficie d'ailleurs pas d'une grande côté de popularité dans le cœur de Luis Fernandez. "Il suffit de regarder ce que fait un autre entraîneur allemand, Jurgen Klopp. Quand tu vois jouer Liverpool depuis deux ou trois ans, tu te dis que ça, c'est un entraîneur qui a fait progresser son équipe."

Malgré tout, Luis Fernandez pense que le Paris Saint-Germain possède un "groupe suffisamment étoffé" désormais. Même entraîné par Thomas Tuchel, il est "taillé pour remporter la Ligue des Champions". "J'aimerai que cet entraîneur puisse réussir avec l'effectif qu'il a. On l'attend avec impatience".