Le patron de l'UCI David Lappartient est revenu sur le calendrier fou qui attend les amateurs de cyclisme 5:25
  • Copié
Axel May, édité par Julien Froment
Non seulement les cyclistes vont pouvoir quitter leur  home-trainer mais les coureurs professionnels vont aussi pouvoir s’entraîner avec un calendrier en tête. L’union cycliste internationale (UCI) a en effet présenté son calendrier de reprise. Son président David Lappartient revient sur Europe 1 sur les grandes modifications. 

Un symbole : c’est le premier pays européen confiné qui donnera le coup d’envoi de la reprise cycliste, l’Italie avec ses "strade bianche".... épreuve connue pour ses chemins  en  terre, qui se tiendra le 1er août. Une première d’une longue série. Jusqu’à début novembre, ce sera ensuite une orgie de courses world tour, les courses les plus difficiles. Sans compter les grands Tours qui vont s’enchaîner, avec le Tour de France en septembre, puis le Giro (le Tour d’Italie, ndlr) du 3 au 25 octobre, et enfin à cheval, la Vuelta (le Tour d’Espagne, ndlr) du 20 octobre jusqu’au 8 novembre. "Si on élaborait un calendrier sans contrainte, on n’aurait pas fait ça", confie sur Europe 1 le patron de l’UCI, le Français David Lappartient.

Un calendrier fou en octobre

Et pour cause, difficile de décaler les épreuves au-delà du mois de novembre. "On a une période qui s’échelonne sur trois mois. Si on ne voulait aucun chevauchement, cela aurait repoussé la Vuelta à la mi-novembre, et là, les difficultés qui pouvaient se poser, ce sont les passages dans les Pyrénées", explique David Lappartient. "Être dans une région de montagne à cette période-là, comporte trop de risques, notamment climatiques, avec des risques de neige et aussi des conditions liées à la luminosité, les journées se terminant beaucoup plus tôt. On n’avait pas trop le choix que de permettre un chevauchement entre les deux".

Résultat, la Vuelta a réduit le nombre de ses étapes, passant de 21 à 18, pour éviter de trop empiéter sur le Giro. Ce sont les étapes qui devaient partir des Pays-Bas qui ont été annulées.

Reste que le mois d’octobre s’annonce dantesque, entre les grands Tours et les classiques qui vont s’enchaîner avec Liège-Bastogne-Liège, l’Amstel Gold Race, le Tour des Flandres et le Paris-Roubaix, sans compter les Championnats du monde en Suisse. Au total, ce sont 25 courses qui se tiendront dans cette période. "C’est surtout le mois d’octobre où cela a été le plus compliqué", avoue le président de l’UCI. "C’est normal, l’organisateur du Giro espérait en avoir le moins possible, les organisateurs des classiques, eux, disaient 'on ne pourra pas les faire en novembre à cause des conditions climatiques', il y a eu aussi la durée du Giro qui a été une question, où nous avons arbitré. Il a conservé sa durée initiale, mais cela allait aussi de pair avec avoir des dimanches où il supporterait un peu de concurrences."

La reprise, une nécessité économique

La suspension des courses depuis mi-mars a fait beaucoup de mal. Plusieurs équipes professionnelles se retrouvent en grandes difficultés financières. Le peloton a besoin d’une deuxième partie de saison sinon il risque de voir le cyclisme plonger dans une "situation assez catastrophique". Ce sont les mots de David Lappartient, qui  se veut toutefois assez optimiste. "Dans chaque difficulté il y a toujours des opportunités. Est-ce que cette fin de saison va déboucher sur une fin de saison qui va être étincelante ? C’est ce qu’on espère tous, car tous les coureurs savent qu’ils auront trois mois où ils devront être concentrés, il n’y aura pas de période de repos", explique-t-il sur Europe 1.

"Il y aussi un championnat du monde au milieu de tout ça qui peut être extraordinaire. On est réalistes, on voit ce qu’il se passe au niveau mondial, mais on reste résolument optimistes. Avoir une fin de saison 2020 qui ressemble à quelque chose, c’est essentiel." Une date sera à cocher par les amateurs de cyclisme, le dimanche 25 octobre : ce jour-là, il y aura l’arrivée du Giro, la sixième étape de la Vuelta et "l’Enfer du Nord", le Paris-Roubaix, où la boue et la pluie pourraient s’inviter.