Julian Alaphilippe 2:03
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avec AFP , modifié à
Dimanche, le champion du monde de cyclisme, Julian Alaphilippe, s'est imposé à Louvain, en Belgique. Il garde ainsi son titre de champion du monde, une performance qui n'avait jamais été réalisée par un Français dans l'histoire de ce sport. 

Il a douché l'enthousiasme du public belge ! Julian Alaphilippe a conservé son titre de champion du monde de cyclisme, dimanche, à Louvain, en terre flandrienne. Le Français, 29 ans, s'est imposé en solitaire après une attaque décisive à 17 kilomètres de l'arrivée. Il est le premier Français à conquérir deux titres depuis le premier championnat du monde en 1927. Le Néerlandais Dylan van Baarle a pris la deuxième place, à une trentaine de secondes, devant le Danois Michael Valgren et le Belge Jasper Stuyven. Devant une foule immense, présente tout au long du parcours de 268,3 kilomètres entre Anvers et Louvain, Alaphilippe a signé la dixième victoire française dans l'épreuve-phare des Mondiaux.

Quatrième victoire de la saison pour Alaphilippe

Vainqueur de la première étape et maillot jaune du Tour de France au début de l'été, Alaphilippe a enlevé sa quatrième victoire de la saison, un an après son premier triomphe mondial à Imola (Italie). Il a infligé une défaite majeure à l'équipe belge qui a tout misé sur le grand favori, Wout van Aert, pour lequel Remco Evenepoel s'est transformé en équipier de luxe à l'opposé de son comportement aux JO de Tokyo. La course, emballante, s'est enflammée à... 178 kilomètres de l'arrivée, sur une attaque des Français qui avaient déjà allumé quelques étincelles. Evenepoel a réagi à une attaque de Benoît Cosnefroy et a été rejoint par un groupe fort (avec Cort, Roglic, Tratnik, Asgreen, Démare) qui a contraint l'Italie à assumer seule la poursuite pendant près d'une heure.

Le Belge s'est mêlé ensuite à une autre échappée de 11 coureurs initiée par Valentin Madouas. Il a servi ainsi de point d'appui à van Aert quand Alaphilippe a dynamité le peloton à 58 kilomètres de l'arrivée et provoqué la sélection d'un groupe de favoris, sans le vainqueur du Tour de France (Pogacar). Avec trois représentants pour la Belgique, la France et l'Italie mais un seul pour le Danemark (Valgren), la Slovénie (Mohoric) et la Grande-Bretagne (Pidcock), le groupe de 17 coureurs a condamné le peloton. Alaphilippe a attaqué par deux fois et a abordé le dernier tour de circuit (15 km) seul en tête quelques instants après avoir pris les devants.

Derrière le tenant du titre, un quatuor (Powless, Valgren, Stuyven, van Baarle) a lâché du lest alors que van Aert est resté aux côtés de ses grands rivaux, le Néerlandais Mathieu van der Poel et l'Italien Sonny Colbrelli, le récent champion d'Europe qui s'est classé finalement 10e.

"J'avais l'envie de bien faire"

"L'an dernier c'était déjà vraiment un rêve pour moi. Cela a été très difficile, mais à la fin, c'était une grande émotion. Je suis arrivé détendu mais avec beaucoup de motivation, j'avais l'envie de bien faire", a réagi Julian Alaphilippe après sa victoire. "Je savais que les jambes étaient bonnes j'ai bien travaillé ces dernières semaines. Le parcours nous convenait bien. J'ai fait la sélection dans le final. J'ai dit à Florian Sénéchal : 'économise-toi le plus possible, je vais voir ce qui se passe en essayant de créer du mouvement'. Je n'imaginais pas faire un tour et demi tout seul. Ce n'était pas prévu. Je ne pensais pas que j'étais capable de tenir jusqu'au bout. Je me suis fait vraiment violence, je pensais à mon petit Nino dans le final. Je n'ai pas de mots ! Beaucoup de supporters étaient pour la Belgique et Wout van Aert dans le dernier tour, ils me demandaient de ralentir et ils n'avaient pas des mots très sympas, je les remercie, ça m'a donné encore plus envie d'appuyer fort sur les pédales."