Coupe de France : Stade Pontivyen - Guingamp, entre voisins, "on joue contre des copains"

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Julien Froment, à Pontivy
Premier des deux clubs de Pontivy à entrer en lice, le Stade Pontivyen samedi, à 15h, face à son voisin guingampais.

Seulement 64 kilomètres séparent Guingamp de Pontivy. Et d’habitude, certains supporters sont plus Rouge de l’En Avant, que Jaune du Stade. C’est le cas de cette supportrice venue acheter des billets pour le match entre le Stade Pontivyen et son voisin guingampais, pour le compte des 32èmes de finale de la Coupe de France.

"Je connais bien le Roudourou (le Stade de Guingamp, pas un Pokémon, ndlr) car je suis pour Guingamp, s’esclaffe-t-elle au micro Europe 1. Mais là, je vais soutenir Pontivy, je laisserai chez moi mon drapeau guingampais." Et ils sont plusieurs dizaines à s’être déplacés au kiosque pour récupérer les fameux sésames. 

"C’est formidable, il y a un engouement extraordinaire". "On continue à en vendre, 6.000 billets sont déjà partis, annonce Hervé, bénévole qui gère la billetterie. On aurait pu penser peut-être un peu mieux, mais on ignore les places vendus sur Guingamp." Une chose est sûre, cet affrontement face au voisin guingampais a stimulé la ville : "Tous les jours on a vendu quelque chose. C’est formidable, il y a un engouement extraordinaire. Je n’ai jamais vu ça, j’avais un an seulement quand le Stade Pontivyen est allé en huitièmes de finale en 1953 (rires). Je n’ai connu ça qu’à travers les archives."

"On joue contre des copains". En tout cas, le président du stade Pontivyen Mickaël Le Sauce voit des similitudes avec son adversaire. "Ce club de Guingamp pour nous à Pontivy, ça représente beaucoup. C’est une ville de 8000 habitants, nous de 14 000, on a le même état d’esprit. J’ai rencontré le président Bertrand Desplat, j’ai été super bien accueilli. On joue contre des copains. Et puis on a beaucoup de joueurs de chez nous qui étaient au centre de formation de Guingamp, pour eux c’est super sympa." Et parmi eux, le gardien de but Malo Rolland.

Malo Rolland, coqueluche schizophrène. Plus qu’un match, le gardien des Jaunes va retrouver sa deuxième famille, les Rouges de l’En Avant. Ce Pontivyen pur jus a fait sa formation et a touché du doigt le professionnalisme avec Guingamp. Il a même été 3e gardien pendant six mois sous la coupe de Jocelyn Gourvenec mais n’a jamais eu l’occasion de disputer un match avec les pros. Guingampais de 14 à 21 ans, il est retourné il y a peu au Stade Pontivyen.

"C’est une joie énorme, un sentiment particulier d’aller au Roudourou, où pendant 7 ans, j’ai rêvé d’y jouer avec les couleurs guingampaises", confie-t-il à Europe 1. "J’irai cette fois-ci avec les couleurs pontivyennes, ce sera un moment mémorable." D’autant plus mémorable que la semaine, Malo Rolland travaille… pour l’En Avant-Guingamp, il est responsable de la préformation des gardiens de buts (des mois de 12 ans au moins de 15 ans, ndlr). "Je n’ai pas changé mes habitudes, je vais voir les pros de l’EAG à l’entraînement,  je chambre d’ex-coéquipiers et j’essaye de rester dans ma bulle malgré le contexte."

Mais hors de questions de flancher, à l’image de Malo Rolland, le Stade Pontivyen rêve de faire tomber son voisin -  ou copain – guingampais et ainsi ouvrir la voie à  la GSI Pontivy qui, elle, défiera, dimanche le Paris Saint-Germain.