Coupe Davis - France-Belgique : Lucas Pouille envoie les Bleus au paradis !

Les Bleus ont reçu leur Saladier d'argent dimanche soir !
Les Bleus ont reçu leur Saladier d'argent dimanche soir ! © DENIS CHARLET / AFP
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, à Villeneuve-d'Ascq , modifié à
La France a remporté le dixième Saladier d'argent de son histoire grâce à la nette victoire d'un grand Lucas Pouille contre Steve Darcis (6-3, 6-1, 6-0), dimanche, lors du cinquième match. La malédiction est enfin brisée.

À force de la vouloir plus que tout et plus que n'importe qui, la France a fini par décrocher enfin sa dixième Coupe Davis. Grâce à un Lucas Pouille en feu, vainqueur expéditif de Steve Darcis lors du cinquième match décisif face à la Belgique (3-2), les Français ont décroché dimanche leur premier Saladier d'argent depuis 2001. Et peu importe l'absence de suspense dans ce dernier simple, dominé de la tête et des épaules par le gamin du Nord (6-3, 6-1, 6-0), chez lui, dans ce magnifique et bouillonnant écrin du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d'Ascq.

Après de si longues années d'attente, la quête longtemps désespérée du tennis français est accomplie. L'équipe de France s'est trouvée un héros : il s'appelle Lucas Pouille, il a 23 ans, et il est encore présent pour très, très longtemps.

Pouille a mangé "Monsieur Coupe Davis". L'expérience, les statistiques, la malédiction : Lucas Pouille (18ème mondial) a tout fait voler en éclats. Steve Darcis n'a beau être que 76ème mondial, il n'avait jusqu'alors jamais perdu le moindre cinquième match en Coupe Davis. Le "Shark", son surnom, en référence à son tatouage dans le dos, faisait très peur avant ce brûlant rendez-vous, même si sa prestation vendredi face à Jo-Wilfried Tsonga (défaite en trois sets secs) avait laissé apparaître un joueur en manque de confiance et peut-être diminué.

Pouille, 23 ans et inexpérimenté dans l'enfer d'un cinquième match, où l'air se raréfie et nivelle les valeurs, n'a fait qu'une bouchée de celui qui est également surnommé "Monsieur Coupe Davis" pour ses performances dans la compétition. En trois sets et à peine plus d'1h30', le Français a fait parler toute sa puissance, sa science du service et son sens tactique pour dégoûter Darcis. Dimanche, le requin aux dents longues s'est transformé en un poisson rouge sans défense face à ce Pouille mort de faim.

La fin de la malédiction. Le jeune Français avait perdu ses deux derniers simples en Coupe Davis dans ce même stade Pierre-Mauroy, battu par le Serbe Lajovic en demi-finales et balayé vendredi par Goffin ? Il a tout oublié pour devenir une tornade capable de faire souffler des bourrasques en service et en coup droit sur un Steve Darcis surpris d'entrée. La rencontre avait à peine commencé que Pouille avait déjà breaké le Belge, pour ne plus rien lâcher dans le premier set (6-3). On guettait alors la réaction de Darcis, elle n'est finalement jamais venue. Les deux dernières manches ont été un calvaire pour lui, et une démonstration de force de Pouille (6-1, 6-0). Comme si, à 23 ans, le Nordiste n'avait pas ressenti toute cette folle pression qui pesait sur les épaules de la génération "nouveaux Mousquetaires", si longtemps frustrée en Coupe Davis.

Les "anciens" comme Jo-Wilfried Tsonga, battu juste avant ce cinquième match par Goffin, et Richard Gasquet, vainqueur la veille du double, lui doivent une fière chandelle. Grâce à un gamin sans peur et sans reproches, le tennis français a enfin exaucé le vœu de sa génération dorée. Celle-ci tient son Saladier d'argent, et c'est tout ce qui compte.