Championnats du monde d'athlétisme : répétition générale pour les Bleus à un an des Jeux

Budapest championnats monde
Les Championnats du monde d'athlétisme démarrent ce samedi à Budapest. © Christian Petersen / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
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avec AFP / Crédits photo : Christian Petersen / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
Les Championnats du monde d'athlétisme s'ouvrent ce samedi à Budapest. Pour l'équipe de France, il s'agit d'un test grandeur nature à un an des Jeux olympiques de Paris 2024. L'encadrement français espère relever la tête après de précédentes éditions décevantes côté tricolore.

À un an des Jeux olympiques de Paris, l'équipe de France d'athlétisme se présente en nombre aux Championnats du monde de Budapest qui s'ouvrent samedi. Avec de minces espoirs de médailles mais une volonté de hausser le ton après plusieurs compétitions ratées. Vue imprenable sur le Parlement hongrois, ses arcades élancées et son dôme majestueux. Les sourires étaient de mise jeudi soir à l'Institut français de Budapest, QG des Bleus pour les neuf jours de compétition.

Relever la tête avant les Jeux de Paris

Même si, depuis quatre ans, le nombre infime de podiums internationaux (trois aux Mondiaux 2019, un aux JO 2021 et aux Mondiaux 2022, neuf à l'Euro 2022), et plus encore de médaille d'or (une seule avec Mayer aux Mondiaux 2022), a dégradé durablement la place de la France dans la hiérarchie mondiale. Et la tendance ne s'inversera vraisemblablement pas sur les bords du Danube.

Conscient de cette faiblesse installée, à un an de la grand-messe olympique à Paris, l'encadrement français espère tout de même relever la tête en voyant des athlètes s'illustrer à leur meilleur niveau - même à distance des podiums -, ce qui n'a pas toujours été le cas les années passées.

A quoi se mesureront des Mondiaux réussis ? "Que les athlètes fassent au moins leur meilleure performance de la saison, voire leur record personnel, ou qu'ils améliorent leur place au classement mondial", fixe le Directeur de la haute performance à la Fédération française d'athlétisme (FFA) Romain Barras, aux manettes depuis début 2022.

Kevin Mayer, principale chance de podium

"Quand on enfile le maillot de l'équipe de France, on a une cape de super-héros sur les épaules, on doit avoir l'ambition de se transcender. Ce n'est pas magique, il faut réussir à le créer, à le mobiliser, mais ça doit galvaniser", martèle-t-il. "Tous nos athlètes ne viennent pas chercher une médaille, mais par contre, tous doivent se transcender, donner le meilleur d'eux-mêmes", insiste le champion d'Europe 2010 du décathlon.

Le taulier Kevin Mayer, sacré champion du monde du décathlon l'été dernier à Eugene (Oregon, Etats-Unis) pour la deuxième fois, fait figure de principale chance de podium. Mais le recordman du monde a prévenu qu'il ne prendrait "aucun risque" à un an des JO 2024. Derrière lui, peu d'individualités émargent au top niveau mondial. Parmi ceux qui peuvent jouer le rôle d'outsiders, les hurdlers Sasha Zhoya, Just Kwaou-Mathey, Wilhem Belocian (110 m haies) et Wilfried Happio, vice-champion d'Europe du 400 m haies, et les coureurs de 800 m (Gabriel Tual, Benjamin Robert, Rénelle Lamote).

"L'athlétisme français est plus dense"

L'équipe de France mise surtout sur la force du collectif et les relais, travaillés en profondeur lors de rassemblements dédiés, pour briller à Budapest, puis à Paris. "Si on arrive à prendre une médaille ici, ça nous ouvrirait toutes les portes pour l'année prochaine", considère le quadruple champion de France du 100 m Mouhamadou Fall. Après une sélection resserrée aux Mondiaux-2022, la FFA a ouvert les vannes et emmène 78 athlètes (56 en individuel), soit une des trois plus importantes délégations (avec les Etats-Unis et l'Allemagne).

"L'athlétisme français se porte mieux dans son ensemble, il est plus dense. On a une quinzaine d'athlètes qui peuvent avoir l'ambition de rentrer dans le top 8, on essaie de raisonner au-delà du nombre de médailles, mais je m'attends à mieux qu'à Eugene", estime Barras, sans se prononcer sur un objectif chiffré de médailles, comme à son habitude.

Après avoir perdu en route le hurdler multimédaillé Pascal Martinot-Lagarde, devancé par trois concurrents, et Renaud Lavillenie, blessé, l'équipe de France manque cruellement de piliers. La FFA s'efforce néanmoins de créer "une cohésion, un esprit bleu", entre les stages et les rassemblements, notamment le dernier de quelques jours à l'Insep avant de s'envoler vers la Hongrie. À Budapest, c'est aussi l'après, à savoir la qualification pour les JO-2024 à domicile, qui se joue déjà pour les Bleus: une place de finaliste (top 8), offrant un statut prioritaire selon les modalités de sélection définies par la FFA, ouvrira grand les portes du Stade de France.