Marie-George Buffet, ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports, a récemment été nommée co-présidente du Comité national d'éthique dans le sport. 2:40
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Jean-Baptiste Sarrazin , modifié à
Invitée exceptionnelle de l'émission "Europe 1 Sport", l'ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports Marie-George Buffet a réagi aux récentes révélations d'anciennes gymnastes de l'équipe de France faisant part de maltraitances à l'époque. Pour la co-présidente du Comité national d'éthique dans le sport, il faut revoir les techniques d'encadrement.

Ce sont des révélations qui ont fait grand bruit. Plusieurs anciennes gymnastes de l'équipe de France ont libéré la parole, d'abord dans Stade 2 puis dans Europe 1 Sport (en direct tous les soirs de 20 heures à 23 heures), dénonçant ouvertement des situations de maltraitance alors qu'elles étaient athlètes de haut-niveau. Des témoignages poignants qui ont suscité la compassion de Marie-George Buffet dans l'émission sportive d'Europe 1. Récemment nommée co-présidente du Comité national d'éthique dans le sport par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, l'ex-secrétaire générale du Parti communiste français a souhaité "rendre hommage à celles et ceux qui prennent la parole parce que ce n'est pas facile."

Six anciennes gymnastes, dont quatre s'exprimant à visage découvert, ont dénoncé unanimement des violences physiques ou psychologiques de la part d'une haute dirigeante de l'équipe de France de gymnastique artistique et d'un entraîneur. Une action courageuse de la part de ces athlètes : "Vous avez été dans la famille du sport, vous avez eu des entraîneurs, il faut apporter une critique forte contre la famille à laquelle vous avez appartenu. Donc bravo à elles", a salué Marie-George Buffet au micro de Céline Géraud.

"Aller plus loin"

Après ces révélations chocs, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a rapidement sévi. Vincent Pateau, directeur technique du pôle France de gymnastique de Marseille, avait récemment été condamné à six mois de prison avec sursis pour harcèlement moral. Il ne pourra désormais plus exercer de "fonction d'encadrement", selon le ministère. Pour Marie-George Buffet, ces mesures prises sont essentielles, mais pas suffisantes : "La ministre a pris des dispositions très rapidement, c'est très bien mais je pense qu'il faut aller plus loin. Il faut qu'on ait un regard sur les conditions d'entraînement dans la haute-performance. Comment sont formés aujourd'hui nos entraîneurs ? Comment les athlètes trouvent le chemin si elles ont l'habitude de subir une maltraitance ?", s'est interrogée l'ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports sous le gouvernement de Lionel Jospin.

"Il ne faut pas simplement dire : 'Il s'est passé quelque chose à la Fédération de gymnastique', mais il faut traiter du problème en lui-même." "La question c'est : quelles sont les conditions de bien-être qui font que nos athlètes vont avoir des résultats mais sans remettre en cause leur intégrité",  a-t-elle poursuivi. Désormais co-présidente du Comité national d'éthique dans le sport avec l'ancien athlète Stéphane Diagana, Marie-George Buffet s'apprête à plancher sur diverses missions pour permettre aux fédérations sportives de retrouver une certaine sérénité, elles qui traversent depuis plusieurs mois des moments critiques. Plusieurs axes de travail sont notamment à l'étude comme permettre une gouvernance du sport plus éthique, plus démocratique et plus protectrice des pratiquants, hommes et femmes confondus.