Baiser forcé : «nos joueuses (...) ont donné une leçon au monde», dit le Premier ministre espagnol

Pedro Sanchez joueuses espagnoles
Le Premier ministre en compagnie des joueuses de l'équipe nationale espagnole. © Pierre-Philippe MARCOU / AFP
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avec AFP
Ce samedi, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a soutenu que les joueuses de l'équipe nationale avaient donné "une leçon au monde", dans l'affaire du baiser forcé sur Jenni Hermoso, lors de la fin de la Coupe du monde. Pour l'homme politique, ces dernières ont par ailleurs donné "une leçon d'égalité entre les hommes et les femmes".

Le Premier ministre espagnol sortant Pedro Sanchez a affirmé samedi que les joueuses espagnoles avaient donné "une leçon au monde" en se mettant en grève après l'affaire du baiser forcé et le refus de démissionner de leur patron désormais suspendu, Luis Rubiales. "Nos joueuses ont gagné deux fois : une fois sur le terrain, et ensuite en donnant une leçon au monde, une leçon d'égalité entre les hommes et les femmes", a déclaré le socialiste Pedro Sanchez lors d'un discours à Malaga, saluant la décision des 23 championnes du monde de ne plus porter le maillot de l'équipe nationale si la direction de la fédération de foot était maintenue.

Quelques minutes après le sacre mondial de la Roja, le 20 août à Sydney, le patron de la Fédération espagnole de foot Luis Rubiales a embrassé sur la bouche par surprise la N.10 Jenni Hermoso, provoquant l'indignation internationale. "L'Espagne est un pays féministe", a expliqué Pedro Sanchez, parlant "des femmes qui ont décidé de ne plus se soumettre. Plus jamais. C'en est fini", en allusion au slogan scandé dans les manifestations de soutien à Jenni Hermoso. "C'en est fini, (disent-elles) aux hommes, aux fiancés, aux maris, à leurs chefs, aux présidents de fédérations sportives. C'en est fini", a-t-il répété, évoquant une "vague inarrêtable, géante".

"Faux féminisme"

Puis se demandant "si cela a fait du mal à l'image extérieure de l'Espagne", le chef du gouvernement a estimé que "non : Je crois que la marque Espagne, c'est bien la réaction exemplaire des joueuses de la sélection espagnole de foot et la réaction de la société espagnole qui a dit, se joignant à elles, 'c'en est fini', avec toutes les conséquences que cela peut avoir, notamment pour les dirigeants". Poussé de toutes parts à la démission, Luis Rubiales avait annoncé se maintenir en fonction lors d'un discours fracassant où il avait dit qu'il n'allait pas partir "à cause d'un petit bisou consenti", et dénoncé un procès intenté par un "faux féminisme".

Le soir-même, les 23 joueuses de la Roja féminine, consacrées championnes du monde le 20 août, annonçaient qu'elles refusaient d'être convoquées pour la sélection tant qu'il n'y aurait pas de changement à la tête de la fédération. Ce discours du 25 août avait été applaudi par la quasi-totalité de l'Assemblée générale de la fédération espagnole (RFEF), dont les sélectionneurs des équipes masculines et féminines. La Fifa, qui avait ouvert une enquête disciplinaire contre Luis Rubiales, l'a suspendu le lendemain pour 90 jours "de toute activité liée au football au niveau national et international" dans l'attente de l'avancée des procédures en cours. 

"Lynchage politique et médiatique"

Une procédure est également en cours en Espagne, auprès du Tribunal administratif du sport. Vendredi soir, Luis Rubiales, qui était resté silencieux depuis son discours une semaine auparavant, a martelé dans un communiqué publié par le journal El Mundo qu'il continuerait à défendre sa "seule et unique version, celle que j'ai depuis le premier instant, que je continue de défendre et que je ne changerai pas". Il a fustigé "un lynchage politique et médiatique sans précédent (...) non seulement au niveau national, mais également mondial".