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, avec Corinne Boulloud , modifié à
De nombreuses voix continuent de s'élever contre le projet d'une poignée de clubs de football de former une Super Ligue européenne. Mis devant le fait accompli et en colère contre une sécession selon eux dictée par l'argent, les supporters critiquent à boulets rouges la stratégie de leurs équipes fétiches.

Séisme, sécession, sabordage : depuis dimanche et les premiers échos de la création d'une Super Ligue européenne semi-fermée, les supporters n'ont de cesse de dénoncer avec virulence l'attitude d'une quinzaine de clubs européens parmi les plus prestigieux. Ces derniers militent en faveur d'une compétition plus attractive que la Ligue des champions, une idée largement rejetée par leurs fans, qui pointent un choix dicté par l'argent plutôt que par l'amour du jeu. Ou comment deux conceptions du football s'affrontent avec une violence extrême.

"Le rejet est massif"

Chez les supporters, en tout cas, "le rejet est massif", assure auprès d'Europe 1 Ronan Evain, directeur de l'Association des supporteurs européens. "La crainte, pour la majorité, c'est une distorsion complète de la concurrence, que ces 15 ou 20 clubs accaparent l'immense majorité des revenus du foot européen et l'immense majorité des joueurs. Et, en définitive, que nos championnats deviennent des championnats de seconde zone et que leur viabilité financière soit mise en danger."

" Ils proposent la concentration de l'élite du football européen dans les mains de quelques clubs "

Entre les clubs concernés et leurs supporters, le torchon brûle, en particulier sur les raisons invoquées par ces cadors pour tourner le dos à l'UEFA, l'instance organisatrice des compétitions européennes. "Les promoteurs de cette Super Ligue nous vendent un football plus ouvert. Mais ce qu'ils nous proposent, c'est exactement l'inverse", dénonce le représentant des supporters. "C'est la concentration du football européen, de l'élite du football européen dans les mains de quelques clubs de quelques pays."

L'UEFA montre les crocs

Le projet, lui, est encore en cours de construction. Douze équipes ont déjà confirmé leur présence en tant que "membres fondateurs" et d'autres écuries, plus ou moins prestigieuses, pourraient les rejoindre. "On a aujourd'hui trois pays. On en aura peut être cinq, six, tous situés en Europe de l'Ouest, et donc c'est la fin de la diversité du foot européen", redoute Ronan Evain.

La "diversité du football européen" a justement été mise en avant par l'UEFA pour défendre sa réforme de la Ligue des champions, lundi. En parallèle, l'instance présidée par Aleksander Ceferin montre les crocs et menace d'exclure les clubs impliqués dans ce projet de Super Ligue de toutes les compétitions européennes dès cette saison. Pire encore, les joueurs de ces équipes pourraient ne plus pouvoir prendre part aux compétitions internationales comme l'Euro et la Coupe du monde.